Désire de perfection (Pv : Lyria)

(Désolée pour le roman… mais ça me donnait des idées, donc, bon… ^^")


Ces derniers temps, les Exilés vivant au château avaient un curieux comportement, autant vis-à-vis de Lyria que de Nessie et Saphira. Ils se taisaient, les suivant du regard, comme s’ils s’attendaient à quelque chose de leur part. D’autres les abordaient en posant les mêmes questions, auxquelles elles donnaient toujours les mêmes réponses... seule la tournure des phrases variait. Quand Lyria restait calme et patiente, Nessie s’efforçait de faire de même, bien qu’on la sentait tendue. Et Saphira, eh bien, elle ne cachait pas que toutes ces questions commençaient à la gonfler. Elle a essayé d’être calme et patiente, autant qu’elle le pouvait. Mais elle ne cachait plus que ça la gonflait de devoir répéter les mêmes choses. Ce n’était pas de sa faute si les Exilés étaient "sourds comme des pots", aux explications pourtant claires données par Lyria. Aussi, il arrivait que Saphira envoie bouler ces dragons et leurs éternelles questions. Mercor et les Atlawas ont très bien compris la situation, eux. Et Mercor est du même avis que Saphira. Non, les Exilés ne sont ni sourds ni stupides. C’est juste qu’ils veuillent entendre ce qu’ils espèrent entendre. Que Luirio et Sweet ne resteront pas, et qu’ils s’en iront bientôt.

Difficile de ne pas remarquer leur présence… il a bien fallu que Lyria donne une explication. Sans quoi, les Exilés les auraient lynchés depuis longtemps. Vu les événements récents, Lyria s’est demandé s’il n’était pas préférable d’attendre un peu, le temps que les choses se calment… mais bon, Mercor lui a dit que plus elle attendra, et plus ce sera pire. Tandis qu’elle réfléchissait à comment elle allait s’y prendre, Saphira lui faisait des suggestions, et Nessie la soutenait tendrement, voyant ses sautes d’humeur et ses traits tendus. Car, oui, une telle annonce… c’était prévisible. Une fois tous réunis à la taverne du premier étage, il y a eu un silence retentissant, puis une vague de protestations. Colère, haine, mépris, surprise, incompréhension… les réactions ont été multiples. Ça n’a pas été facile, avec nombre d’Exilés hostiles à la Résistance à cause de leurs actes… mais, oui. Luirio et Sweet résident au château, le temps que le doré se remette de ses blessures. S’il y a eu des grognements désapprobateurs, il y a aussi eu des rires méprisants et des plaisanteries sur Luirio, ce dernier leur rappelant quelques souvenirs. LE Luirio pleurnichard, peureux et lâche... rien que pour ça, il était devenu un sujet de moqueries dans tout l’Empire. Et, visiblement, des anciens de l’Empire se plaisaient à le lui rappeler. Après, le fait que Luirio soit le punching-ball favori de Lyria n’est un secret pour personne, et ça ne semble pas avoir changé... certains ont l’air de croire qu’elle le garde exprès pour ça, bien qu’elle affirme que non.

Toutefois... pourquoi garder des Résistants dans le château ? Elle qui les déteste tant ? Lyria a juste laissé entendre que Saphira est intervenue en leur faveur, ne souhaitant en dire davantage. Saphira... est Saphira. Même si Lyria se doute bien que les Exilés ont des soupçons. Saphira était amie avec Luirio et Sweet par le passé. Est-ce à cause de leur ancienne amitié... ? Ça n’enchante Lyria pas plus que ça... mais bon, elle a confiance en sa petite sœur. Et puis, après tout... n’a-t-elle pas fait pareil un jour, en ramenant Saphira chez Cynder, alors qu’elle était sur le point de quitter les Résistants ? ... Tiens donc. Personne ne parle de ça, étrangement. Et personne n’a fait de reproches à Lyria... il serait ironique qu’ils en fassent à Saphira. Enfin, bon. Les Exilés ont l’air de croire que ça ne durera pas. Une telle amitié ne peut pas exister entre deux clans ennemis… et bien que Lyria respecte le choix de sa sœur, elle n’aime pas en entendre parler. Plus tôt ils partiront, et mieux ça vaudra. Il y a bien assez de tensions comme ça à cause de leur présence...


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Quelques jours plus tard, ça ne s’est pas tellement calmé... si certains dragons ignoraient Luirio et Sweet, les autres ne cessaient de leur lancer des piques ou des injures... que Lyria dise ou non de les laisser tranquilles, ça ne changerait pas grand-chose. Ils haïssent la Résistance, et ça, elle ne peut rien y faire. Bien que Lyria restait – étrangement – d’un calme olympien, intérieurement, elle devenait toujours plus tendue et irritable. Aussi, elle informa Vortex qu’elle comptait sortir pour faire un tour. Bien que cette dernière n’ait rien remarqué d’anormal ou de dangereux aux alentours, la dragonne noire restait sur ses gardes. Cachée sous sa Cape des Ombres, Lyria poussa doucement la porte d’entrée quand les résidents regardaient ailleurs. Elle ne voulait pas qu’ils s’inquiètent, c’est tout. A nouveau, elle avait déplacé le château. Quelque part, au cœur d’une forêt. Les arbres denses et hauts le dissimulait aux regards, et n’était pas visible, vu du ciel. La dragonne coupa à travers les bois, se fiant à sa mémoire et à la carte des lieux. Elle ne volait pas, pour ne pas attirer l’attention.

La forêt aboutit sur une prairie assez dégagée, aux couleurs du crépuscule, avec quelques fleurs ci et là. Lyria marcha un petit moment dans l’herbe, attentive à son environnement. Une brise, et quelques feuilles brunes et rouges se détachèrent des arbres, volant un peu plus loin avant de tomber finalement par terre. Lyria eut un petit sourire. Tiens, on dirait que c’est l’automne, ici. Tous les arbres sont parés de jolies couleurs, alors avec la lumière du crépuscule, c’en est presque… magique. Oui, il n’y a pas à dire, cet endroit est magnifique. Et très calme, aussi. Enfin, si on exclut quelques bruits d’animaux venant de la forêt, et le chant des oiseaux. Sur le continent, un tel calme aurait sans doute attiré des créatures aspirant à la tranquillité, qu’ils soient bons ou mauvais. Mais le Lac Crépusculaire fait partie des Mondes Oubliés… ce n’est pas pour rien qu’on les appelle ainsi. Ils sont quasiment dépourvus de vie… Lyria vit les contours du lac se dessiner au fur et à mesure, ainsi que ceux de cette étrange bâtisse.


Jetant un rapide coup d’œil autour d’elle, Lyria se détendit, essayant de profiter du moment présent. Ca faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu l’occasion de se détendre en plein air, et surtout seule. A première vue, il n’y avait personne. Toutefois, elle gardait toujours les yeux ouverts… sait-on jamais. Elle marqua un arrêt, observant la bâtisse d’un air songeur. Qui a bâti ceci ? Et Pourquoi ? Le Lac Crépusculaire… la dragonne noire avait beau cherché dans sa mémoire, ça ne lui évoquait rien. Rien qu’elle aurait lu dans un grimoire, en tout cas. Faudra qu’elle regarde, quand elle aura un moment. Mais, en effet, ça semblait être un lieu de culte… vraiment ancien, et beau. Lyria s’en approcha avec prudence, et se posa au bord de l’eau pour admirer le spectacle… parce que ça l’est. Les jeux de lumière et de couleurs, l’élégance de la bâtisse, l’harmonie avec ce qui l’entoure… c’est agréable. Lyria souffla doucement, appréciant la douce fraîcheur du crépuscule. Elle ignorait le but de la construction, mais n’empêche qu’elle ressentait la passion avec laquelle on l’avait bâti… de tels sentiments peuvent rester gravés, et ce, même dans la pierre. Elle en sait quelque chose.

D’ailleurs, ça lui donnait limite envie de faire une autre sculpture de glace. Rien que pour les jeux de lumière colorés… oh, dans le château, ça fera magnifique… rien que les piliers de glace qui peuvent s’illuminer de l’intérieur… on se croirait transportés dans un autre monde. Hum… peut-être qu’elle devrait y jeter un coup d’œil ? Lyria vola, et ses ailes saphirs parurent se mélanger aux jeux de lumière colorés, lui donnant l’air d’être bizarrement bariolée, mais non sans beauté. Des flammes violettes apparurent dans sa paume, éclairant un peu plus la bâtisse. Elle tourna autour. Hum, rien. Elle ne vit rien qui pourrait lui permettre d’en savoir plus. Pas d’inscriptions, de plaque… peut-être à l’intérieur ? Enfin, si ce n’était pas scellé. Sinon, peut-être dans un grimoire ou… elle s’immobilisa dans les airs et stoppa sa magie, ayant perçu comme un mouvement.

Pendant un instant, Lyria cru qu’elle avait rêvé. Elle vit un autre mouvement, et se tourna vivement dans cette direction, aux aguets. En hauteur, elle vit une silhouette noire, à priori seule. Un dragon noir, il semblerait. En se concentrant, elle ne perçut rien d’autre. Il n’y avait pas cette puissante magie qu’elle avait sentie à Warfang, avec le trio du climat… qui ça pourrait être d’autre, si ce n’est un agent de Katryn ? Et Nyctophilia est bien plus petite. Ca ne peut pas être elle non plus. En revanche, ce qui intriguait Lyria, c’est qu’il y avait quelque chose de… familier, chez ce dragon. Non, ce serait un Exilé qui l’aurait suivi, elle aurait fini par le remarquer… c’est bizarre. S’il l’a vu, il fait semblant de ne pas l’avoir vu. Non, ce n’est pas logique. Lyria disparut, usant de sa Cape des Ombres, et plana jusqu’en bas du mur. Elle garda un œil sur le dragon noir, tandis qu’elle montait en essayant de ne pas faire de bruit. Quand Lyria vit ses traits, elle sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Sa mâchoire se décrocha.


*V-VIEL !?? Je rêve !? … Non, c’est impossible. Il est prisonnier de la Résistance. Ils ne le laisseront jamais partir comme ça… c’est peut-être juste quelqu’un qui lui ressemble.*


La ressemblance était frappante. S’il s’agissait d’un sosie, eh bien, c’était un super sosie, dis donc. Lyria l’aurait sans doute laissé tranquille… si ce qu’il faisait n’attisait pas sa curiosité. Elle vit la peinture de ce lieu posée sur le sol. Il est donc artiste. Mais c’est quoi, cette magie… ? Que fait-il avec ces orbes ? Lyria sentait… quelque chose d’étrange, avec cette magie. Si ça lui évoquait quelque chose, elle ne saurait dire quoi, sur le coup. Elle pencha la tête, observant en silence ces manipulations, les changements qui se produisaient… la peinture s’imprégnait de magie à vue d’œil. Dans un but artistique ? Lyria n’avait rien vu de tel, nulle part ailleurs… qu’avec Viel. Au fond, peut-être qu’elle avait compris que c’était bien lui. Sauf que Lyria n’osait pas y croire, autant à cause de son opinion sur les Résistants que de peur d’être déçue. C’était "trop beau pour être vrai". Après tout, elle pouvait se tromper. Ça arrive à tout le monde. Même aux génies qui pensent que ça ne peut pas leur arriver… bien que Lyria réapparut, elle ne s’approcha pas de lui, méfiante. La dragonne noire le fixait avec attention, sourcils froncés, levant un peu la lame de sa queue. On n’est jamais trop prudents...


- Viel... ?

… Depuis combien de temps Lyria l’observait de la sorte ? Quelques minutes ? Davantage ? Elle ne saurait le dire. A vrai dire, ça ne la dérangerait pas. Juste regarder, ne rien faire, c’est… plutôt agréable. D’habitude, il y a toujours quelque chose à faire au château. Alors, pour une fois que ce n’est pas elle qui est occupée… toujours occupée à quelque chose, ici, là, et encore là-bas… ça lui faisait du bien. En revanche, la dragonne noire se tendit à la vue de la patte bandée de Viel. Elle agitait la queue plus fort. Qu’est-ce qui lui est arrivé… ? Ce sont les Résistants qui ont fait ça ?! Manquait plus que ça… oh, il y a bien des questions que Lyria pourrait poser à Viel… à commencer par ses nouvelles capacités. Lyria ne se souvenait pas qu’il les possédait avant son départ… et d’ailleurs… depuis quand Viel utilisait la magie pour peindre ? Hum, non. La dragonne noire avait beau se creuser la tête, ça ne lui revenait pas. Où il a bien pu apprendre ça ? Lyria ne savait quoi en penser.

Eh ben… le processus semblait aussi délicat que complexe. Viel prenait le temps de faire… on croirait que rien ne pourrait le presser. Lyria eut un petit sourire. A vrai dire… elle est un peu comme ça, quand elle fait de la sculpture sur glace. Détails, précisions, délicatesse… il ne fallait pas grand-chose pour faire foirer toute une œuvre. Une autre raison qui fait qu’elle ne savait pas trop comment l’aborder sans lui faire peur… ah, trop tard. Lyria l’avait appelé doucement, pourtant… elle grimaça à sa réaction, et resta un moment figée ainsi. Aaah… c’est justement ce que Lyria cherchait à éviter… en plus qu’elle n’est plus habituée à ce que sa simple présence produise un tel effet. Lyria cligna des yeux en voyant l’orbe lumineux passer à travers le tableau. Euh… ? Elle a bien vu ce qu’elle a vu ? D’accord… qu’est-ce que c’est que cette peinture ? A moins que c’est ce qu’elle croit ? Viel aurait réussi ? Mais quand ?! Il était prisonnier de la Résistance ! Lyria ramena sa lame de queue contre elle, bien qu’elle le fixait toujours avec attention.


- Oui, apparemment... je reconnais cette magie, comme je sens qu’elle m’est familière. Et je ne connais personne d’autre qui saurait la mêler aussi bien à une œuvre d’art. Toutefois, ne m’en veux pas, mais il y a de quoi nourrir des soupçons. Tu étais prisonnier de la Résistance. On ne laisse pas partir un prisonnier de guerre comme ça. Tu t’es évadé ? On t’a libéré sous conditions ? Et ta patte… est-ce que ce sont eux qui t’ont blessé… ?


Lyria comprenait que Viel soit à court de mots. Il faut dire qu’elle lui a fait une sacrée surprise, hihi. Elle hocha la tête avec un sourire triste.


- En effet… ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu. Oui, je m’en doute bien… et j’en suis navrée. J’aurais aimé t’accueillir comme il se doit, te dire que je suis heureuse de te revoir, te souhaiter un bon retour parmi les tiens… s’il n’y avait pas les circonstances actuelles. Excuse-moi, mais je ne peux pas faire autrement. Si tu aurais réussi à me retrouver, alors elles aussi… et là, vous auriez tous été en danger. Viel… tu sais que je n’ai aucune envie que vous soyez mêlés à tout ça. Dans cette histoire… il n’y a que moi à blâmer. Vous, vous êtes des innocents…


Ah, cette généralité de mettre tous les Exilés dans le même sac, franchement… ils n’y sont pour rien, dans toute cette histoire. Ils n’étaient même pas là, quand tout a commencé. Pas plus que le clan n’était fondé. Le conflit avec la K-Corp et Malicia, c’est LE conflit de Lyria… pas le leur. Enfin, l’ennui, c’est qu’elles sont trop… "dans leurs ténèbres" ? En tout cas, elles n’y pensent pas, ou ne comprennent pas ça, contrairement à d’autres. Déjà, dans l’Empire… certains préféraient la "gentille" Lyria, malgré toutes les ténèbres de l’endroit. Et il faut croire que c’est toujours le cas. Pourquoi ? Peut-être bien qu’ils connaissent son côté "blanc", qui ne peut exister sans son côté "noir"… là où elles ne verront jamais rien d’autre que le côté "noir"… puisque elles ont fermé les yeux sur tout le reste. Enfin, bon... Lyria tourna la tête vers le lac.

Bien à tomber... l’orbe est tombé dedans. Il en reste encore deux, mais bon, c’est dommage… quoique, la lumière n’éclaire que la surface du lac, et une partie dedans. Mais pas ses profondeurs. Ses yeux virèrent au violet brillant, tandis qu’elle cherchait la petite lueur via les ombres, là où Lyria l’avait vue tomber. Algues, poissons… ah, ça doit être ça. La patte gauche de la dragonne noire parut se dissoudre dans un nuage noir. Elle sentit du froid à ce niveau-là, puis un peu de chaleur à ses doigts quand elle sentit sa patte se refermer sur quelque chose. Quand sa patte réapparut, Lyria tenait l’orbe lumineux entre ses griffes humides. Elle le tendit à Viel, l’air embarrassée.


- Je me suis dit que… tu voudrais peut-être le récupérer. Excuse-moi pour tout à l’heure… et pour le tableau. Je ne voulais pas t’effrayer.


Même si, à première vue, le tableau ne semblait pas endommagé, ça aurait pu être le cas. La dragonne noire jeta un œil aux autres orbes, l’air songeur. Décidément, Viel a bien progressé en magie, depuis son départ. Les orbes sont bien sphériques, et bien solides. En plus d’être aisément manipulables.

J'avais pendant un bref instant la sensation que mon coeur s'accélérer et s'emballer. Au début à cause de l'effet de surprise, et ensuite par la joie que me procurer cette retrouvaille. J'avais mis quelques instants à remarquer que l'un de mes orbes à disparu sous les yeux de Lyria. Sans le moindre doute elle était dans l’incompréhension la plus total et je devrais probablement lui fournir des explications. Enfin tout ceci attendra bien.

La reine semblait m'avoir reconnu grâce à ma magie et ma manière de vouloir la mêler à l'art. Ceci dit, elle commença assez rapidement à poser les questions délicates. Quand celle-ci mentionna ma patte, je la ramenait doucement contre moi en saisissant celle-ci avec mon autre patte.

"Oh, oui, ma magie est plutôt atypique c'est vrai... Hum... pour les résistants. Et bien cela risque de vous surprendre, mais je ne pense pas que l'on peut vraiment les considérer comme des ennemis... Au final. Ember ne semble pas nous haïr, ni même vous en vouloir. Je n'est pas été blessé par eux... Ils m'ont en revanche saisi tous mes tableaux sauf un et j'ai du rendre servir au résistant à cause du garde que j'ai... accidentellement abattu par le passé. Ma mère semble a apprit ceci d'une manière ou d'une autre, c'est elle qui au final m'a compliqué la tâche...  "

Je n'avais pas encore parler de ma patte blessé. Même si je ne regrettais en rien ce que j'ai fais, je craignais que Lyria ne comprendrait pas. Je fixais cette patte un bref instant, je ne pouvais pas faire comme si je n'avais pas entendu la question, et je ne me sentais pas capable de mentir à Lyria alors qu'elle semblait réellement s'inquiéter.

"Oui, au sujet de ma patte gauche... je crois qu'elle va rester dissimulée derrière un bandage pour toujours. Mais personne n'est fautif pour le coup, c'est... "

Je semblais à court de mot, rien que je ne pourrais dire serait rassurant.

"J'ai... acquis de nouvelle compétence, je vous avez parler de pouvoir concevoir des portails via des peintures. Cela a été un succès, mais cela n'a pas été sans conséquence. Il ne faut pas vous inquiéter pour ça au final, tout va bien."

Je fis un léger sourire, bien que c'était pour cacher une certaine nervosité. Je me souvenais que Lyria m'avait déjà mis en garde contre la magie et m'avait même empêcher d'utiliser la magie par le passer.

Lyria semblait s'excuser du danger au quel les exilés et moi étions exposés. Bien que je me refusais à participer à cette guerre, j'avais fini par en conclure que je n'aurais pas le choix tôt ou tard. Si mes nouvelles compétences venaient à se savoir, on tenterait très probablement de m'exploiter.

"Je... je comprends. Personnellement, j'ai fini par m'adapter à ma manière à la situation. Je crois... que je n'aurais jamais pu m'en sortir sans vous. Je ne m'étais pas rendu compte à l'époque la valeur de ce que vous m'avez apporté. Pour ce qui est de mon innocence , je l'ai déjà perdu le jour où j'ai ôté une vie. Mais il est vrai qu'au sujet des autres exilés c'est très difficile. Si notre relation entre les exilés et les résistants n'étaient pas aussi tendus, nous aurions pu... nous serrer les coudes."

Avec mon absence, je m'étais détacher des exilés. Je n'avais pas grand chose à leur apporter. Je pouvais bien époustoufler les gens avec mes peintures, mais cela ne réglerait pas les problèmes. Je pourrais bien faire des portails des exilés intéressés, mais pour l'instant j'étais bien plus préoccupé à perfectionner mes nouvelles compétences.

Apparemment, la reine Lyria semblait se préoccuper de mon orbe tomber au fond du lac. J'observais Lyria avec attention bien que j'étais incapable de comprendre ce qu'elle faisait. Elle réussi à récupérer mon orbe au fond de l'eau. Je pris un air un peu gêner et je répondis.

"Oh merci beaucoup... "

Je fis léviter l'orbe et je l'amenai au dessus de moi derrière ma tête au coté des deux autres orbes . L'orbe du milieu était légèrement surélevé par rapport aux autres. Malgré que j'étais de bonne humeur, je restais un peu nerveux. Les sphères au dessus de moi semblait très légèrement agité, ce qui semblait être une conséquence de mon état actuel.

Un pli se forma entre ses sourcils quand Viel ramena sa patte contre lui. Elle lui jeta un regard soupçonneux. Il y a un problème… si ce n’était pas grave, il ne serait pas aussi… gêné ? Mal à l’aise ? Sa patte semble être un sujet délicat, et quelque chose cloche avec sa patte, Lyria le sent. C’est… inhabituel, comme magie. Si Lyria gardait ses pensées pour elle, elle lui lança un regard appuyé, l’air de dire que de toute façon, elle finira par le savoir. Lyria le laissa parler des Résistants. Bien qu’elle restait ferme dans son attitude. Elle n’en démordra pas. En revanche, Lyria souffla un coup, comme pour garder son calme. Parler des Résistants en sachant que les deux tourtereaux étaient toujours là l’irritait quelque peu. C’est bien parce que c’est Saphira… elle secoua la tête et soupira.


- J’ignore ce qui te fait penser des choses pareilles, mais ça ne marche pas comme ça. Réfléchis un peu… la plupart des Exilés sont des anciens de l’Empire. Des tortionnaires et des meurtriers… en sachant cela, j’ai du mal à croire qu’elle et ses partisans ne nous haïssent pas, après tout ce que nous leur avons fait subir. Eux les haïssent, en revanche. La Résistance n’est pas toute blanche, tu sais. Saphira pourrait te le dire. Ils ont perdu beaucoup par leur faute… et je ne peux pas faire disparaître leur haine et leur rancune en un claquement de griffes. Pour ma part, c’est juste impossible. Et pas parce que je la déteste à cause de cette histoire de bannissement. Quand bien même je ne leur fais plus rien depuis mon départ, ça ne change pas tous les crimes que j’ai commis. Ils me tueraient, s’ils me voyaient… pour tout ce que j’ai fait, on ne peut qu’avoir la peine maximale. J’en ai tué des milliers de façon cruelle et gratuite, autant pour servir l’Empire que pour aider Cynder à forger son anneau du serpent.

C’est en partie à cause de moi que le Continent Déchiré est ce qu’il est aujourd’hui… beaucoup voudraient me voir morte. Et là, d’un coup, tu me dis qu’ils ne sont pas nos ennemis ? Qu’ils ne nous en veuillent pas ? Qu’elle ne m’en veut pas ? Je ne peux pas le croire. On ne change pas en un battement de cils. Et je ne vois vraiment pas pourquoi ils changeraient, alors qu’ils n’ont aucune raison de le faire. Ces victimes avaient des familles… tu ne penses pas qu’ils réclameront justice à leurs tours ? Qu’ils ne voudront pas se venger ? Comment ils pourraient ne pas m’en vouloir ? Nous en vouloir ? A moins qu’ils ne vivent dans le monde des bisounours, je ne vois pas. Tu sais, avoir changé n’est pas synonyme d’effacer le passé… tout comme on ne peut pardonner l’impardonnable.


Elle marqua une pause, laissant peser ces mots, puis reprit avec gravité.


- En tout cas… si tu disais vrai, eh bien… peut-être qu’ils ne t’ont pas fait de mal, tout simplement parce qu’ils ne te considéraient pas comme une vraie menace. Tu es un peintre. Pas un dragon qui tue, torture ou cherche les ennuis… même un idiot s’en serait rendu compte. En revanche, je suis désolée pour tes tableaux. Tu avais passé tant de temps à travailler dessus… mais je crains que ces œuvres seront très difficiles à retrouver, même avec des registres, comme elles circulent sans doute un peu partout. Pour ta mère, je suppose que ça n’a pas dû être bien difficile pour elle, si elle fait encore partie de la Résistance. Enfin, il serait étrange qu’elle ne sache pas que son propre fils était un prisonnier de guerre dans son propre clan… une dernière chose : fais attention si tu comptes parler des Résistants au château. Non pas qu’ils te feraient du mal – comme tu restes un Exilé –, mais à cause de leur rancune, certains t’en voudraient pour un moment, crois-moi. Pour ma part, à titre exceptionnel, je passerais outre… parce que tu es revenu, et que j’en suis ravie. A vrai dire, je pense que personne ne serait contre une bonne nouvelle…


La dragonne noire se perdit dans ses pensées. Entre l’attaque de Malicia, les blessés, et la présence des tourtereaux… ils ne seront pas mécontents de revoir un visage familier et amical. Pourtant, Lyria aussi semblait mal à l’aise. Le fait de savoir qu’il ait côtoyé les Résistants sans trop de dommages, et qu’ils l’ont laissé partir, ça la mettait mal à l’aise… et lui rappelait étrangement l’attitude de Luirio et Sweet. Ils ont été torturés et tués, plusieurs fois, et pourtant… comment expliquer tout ça ? Ils n’ont jamais rien fait de spécial contre elle. Ils n’ont jamais fait que se défendre. Depuis le temps que Lyria a quitté l’Empire, la Résistance a eu de multiples occasions de s’en prendre à elle. Ils n’ont rien fait. Et Ember qui est venue seule dans le château, juste pour récupérer Luirio… et lui ? Lui a demandé à rejoindre les Exilés. A Lyria, son ancien bourreau.

Elle gronda involontairement. C’est complètement dingue… le monde est devenue fou. C’est à se demander si Lyria ne serait pas tombée dans une dimension parallèle… ils sont ennemis. Comment ils pourraient le savoir ? Ils n’ont jamais vu que la Grande Faucheuse. Ou n’ont jamais vu que ce qu’ils voulaient voir… à moins qu’ils ont compris ? Lyria voûta les épaules à cette pensée. Si Cynder et Malicia ont fait mine de ne pas voir son côté blanc, quitte à l’oublier… ce n’est pas le cas de tout le monde. A croire que ça ne dérange que les dragons les plus sombres, vu que ça n’a pas empêché les Exilés de la suivre jusqu’au bout du monde, et l’apprécier comme elle est. Ce n’est pas impossible… Lyria souffla à nouveau. Elle ne savait pas quoi penser de tout ceci, tant ça la laissait perplexe. Elle ramena ses pensées et son regard sur la patte blessée de Viel, comme pour changer de sujet. Lyria le fixa, et attendit. Suite à sa réponse, elle resta un moment silencieuse. Si Lyria ne bougeait pas une écaille, des éclairs violets traversaient pourtant ses yeux rouges.


- Je ne suis pas censée m’inquiéter ? Pour une patte qui va, je cite : « rester dissimulée derrière un bandage pour toujours » ? … Tu plaisantes, Viel ? Tu es en train de me dire que tu t’es fait ça à toi-même pour créer des portails, mais ça va, tout va bien ? Non ! Au contraire !


Lyria dégageait comme une odeur de brûlé… sur ce point, Viel n’avait pas changé. Même quand il s’agit de lui, il minimise la chose et ses conséquences… la dragonne noire vint plus près de lui d’un air impérieux.


- Montre-moi ta patte. Tout de suite. Je veux voir ce qu’il en est.


Elle s’adoucit néanmoins, disant d’une voix plus douce.


- Ecoute… tu ne peux pas rester comme ça. Si la plaie s’aggrave, tu en garderas des séquelles toute ta vie. Tu ne veux pas être handicapé ou amputé d’une patte, si ? On a parlé de ces portails, c’est vrai. Je m’en souviens, et je t’ai donné moi-même le feu vert pour ça. Parce que j’ai pensé que je pouvais te faire confiance… oui, la magie a un prix, mais de là à ce que tu t’auto-charcutes, Viel, franchement... je refuse. Tu arrêtes… provisoirement, du moins. Tout arrêter serait du gâchis… et autant d’heures de travail et de recherches pour rien. Pour le moment, on va s’occuper de ta patte, et voir ce qu’on peut y faire. Je te demanderais de passer régulièrement à l’infirmerie, afin de traiter et surveiller l’état de ta patte. Oui, j’ai dû ouvrir une infirmerie à cause de… certaines circonstances.

Tu la trouveras au même étage que les chambres, au deuxième, au fond du couloir. Et je ne veux pas entendre d’objections ! C’est… c’est pour ton bien, Viel. Je sais que tu adores ce que tu fais, mais je n’ai aucune envie que tu te blesses avec. Des blessés, j’en ai déjà suffisamment… mais on en parlera plus tard. Ce n’est pas le sujet… je vais voir pour trouver un moyen alternatif à ce que tu fais. Une autre source, peut-être… ou quelque chose qui réduirait les conséquences de cette magie. C’est à voir. En attendant… ne t’amuse pas à pratiquer la création de portails dans mon dos, parce que je le saurais. Dans le cas contraire, ou même que tu n’irais pas à l’infirmerie… Viel, ne m’y oblige pas. J’ai horreur de faire ça. J’imagine… que tu n’as aucune envie d’être enchaîné à un lit d’infirmerie, comme ce cher Luirio… je me trompe ?


Lyria le fixa à nouveau. Elle n’avait aucune envie de le faire, et c’est bien la dernière chose qu’elle souhaiterait… mais Lyria ne plaisantait pas. Elle lui a déjà forcé la patte par le passé, mais bon… elle n’aime pas forcer. Quant à Luirio… il espérait quoi ? Il est hors de question de le laisser vagabonder librement dans le château. Même si les Résistants l’ont banni, la dragonne noire ne lui fera pas confiance pour autant. Elle n’a pas la moindre confiance en lui. C’est un traître et un couard… Sweet, elle, refuse de partir sans son « Rio ». Décidément…

Lyria hocha la tête, la mine sombre. Dire que les Exilés espéraient… peut-être la même chose que Lyria, quand ils sont venus vivre au château ? Une vie plus normale, paisible, loin de la guerre… et les voilà embarqués dans une autre. Pfff. A croire que c’est trop demander. La dragonne noire eut un petit sourire, puis son regard erra sur le lac. Elle replia ses ailes saphirs dans son dos.


- Oh, je trouve que tu t’en es plutôt bien sorti, pour un humble peintre, hihi. Là, tu es à nouveau libre, après tout. Mais je ne t’en veux pas. A vrai dire… je n’ai pas vraiment aidée dans ce sens, pas vrai ? Tu aurais peut-être mieux compris si je ne m’y étais pas prise de façon aussi… radicale ? Brutale ? J’en étais encore à mes débuts de Reine, mais bon, ça n’excuse pas ça. Après, certes, il est vrai que je t’ai évité la prison, ou encore que j’ai dû te débarrasser de ton démon… mais ce que j’ai fait reste mineur, tu sais. Ce que je veux dire, c’est que tu arrives à t’en sortir par toi-même, le plus souvent. Moi, je n’ai fait que ce qui me semblait juste, parce que j’espérais seulement aider un ami. Tout comme j’espérais aider Ryspo… mais bon, ça, elles ne peuvent pas le comprendre. Elles ne voient que le Mal dans ce que je fais, et il faut croire que ça ne va pas plus loin que ça. Pfff. Que veux-tu.

Pour ce qui est de ton innocence, je ne pense pas que tu sois le seul à blâmer….. c’est ma présence qui a été le déclencheur. J’aurais su, j’aurais trouvé un prétexte pour ne pas venir… mais comme tu t’en doutes, les affaires de l’Empire étaient les affaires. On ne m’a pas laissé le choix de si je voulais y aller ou non. En revanche, comme tu disais, c’était un accident. Tu ne l’as pas tué volontairement. Enfin, ce qui est fait est fait. On ne peut pas revenir en arrière. Et ce n’est certainement pas l’usage de la nécromancie qui arrangerait les choses… la Résistance a réclamé justice, si je comprends bien ? Où est-ce que ça en est, sur ce point ? C’est terminé, ou tu es en liberté provisoirement ? Pour le reste, je ne saurais te répondre, Viel. Je l’ignore. Les relations entre clans ne sont pas toujours faciles, et nous, nous vivons loin de tout…


C’est sûr que ça n’aurait pas aidé à maintenir de solides relations diplomatiques, mais bon, ce n’est pas pour rien que les Exilés se nomment ainsi. Quand elle lui rendit l’orbe, Lyria eut un sourire doux à la vue de son air gêné. Aha… c’est parce qu’il n’a plus l’habitude. Ça peut surprendre, au début… mais avec le temps, on s’y fait. Mais ce que Viel peut être nerveux… c’est vrai que ça fait longtemps, mais ce n’est pas la première fois qu’il côtoie Lyria. Il n’y a pas de raisons. La dragonne noire fit un mouvement d’aile en direction du lac.


- Dis, Viel. Est-ce que tu aimerais… faire une petite balade avec moi ?

Je m'efforçais à rester calme et à ne pas être nerveux. Ceci dit ma nervosité était trahi par la lumière vacillante de mes orbes. Difficile d'être crédible avec ces choses. Mes émotions étaient beaucoup transparente même sans ces objets lumineux, mais avec, je ne pouvais tromper personne. J'étais nerveux et j'avais conscience du malaise que provoquer la situation.

"Écoutez, je... je vais très bien. C'est presque hilarant, vous réagissez presque comme ma mère quand j'ai fais une énorme... bourde... Hum bon , ce n'est peut-être pas si comique que ça vous me direz... mais bon... "

Je remarquais Lyria s'approcher de moi. Je reconnaissais cette air impérieux qu'elles prenaient quand elle dirigeait l'empire des ténèbres. Je pris un air plus sérieux. Elle n'avait pas l'air plaisanter. Elle me donna l'ordre de montrer ma patte sur le champ. Je gardais malgré tout mon calme et je répondis.

" Vous n'apprécierez pas le résultat... même si il y a un coté... esthétique, très... bleuté je pense. Bon... inutile d'insister très bien je vais le faire. Mais ne paniquer pas je vous prie."

Je commençais à retirer doucement mon bandage qui rester très propre. Je le changeais régulièrement même si il me fallait beaucoup de tissu pour pouvoir recouvrir entièrement ma patte comme je le faisais.
Ce que je faisais passé pour une patte blessé était en vérité bien différent. On pouvait voir une légère teinte brillante bleuté d'échapper du bandage pendant son retrait. L'entièreté du membre avait cette même teinte, comme si ma patte était complètement faite de magie. On ne voyait même plus une seul écaille noir et la magie semblait même avoir atteint mes griffes. Il était possible d'observer se qui semblait être des veines parcourir l'intérieur du bras.
J'avais comme un grand sentiment de malaise en imaginant la réaction de Lyria en voyant ceci. Elle qui s'inquiétait déjà sans avoir vu ceci. La reine ne pourrait pas comprendre pourquoi j'ai fais ceci.

Lyria voulait m'imposer des soins de force. Bien que j'étais contre et que ma première réaction aurait probablement du être de protester et de m'énerver. Je sentais plutôt mon cœur se serrer à l'idée de l'inquiétude que provoquer cette situation. Je ne pouvais pas m'énerver contre elle car elle voulait vraiment m'aider et malgré mon choix elle souhaitait malgré tout faire en sorte que je conserve ma capacité d'utiliser des portails. Ceci dit l'idée de me faire attacher à un lit d'hôpital me rendrait totalement hystérique.

"Très chère reine... je vais probablement passer pour un demeurer, mais selon moi. Cette souffrance que m'a valu cette évolution de mon art est un mal nécessaire. La perfection de mon art mérite bien cette souffrance... Quand les gens verront l'utilité de ces portails, ils ne se diront pas qu'il m'a fallu faire un sacrifice demeurer pour arriver à cela. Ils seront en admiration et seront reconnaissant. Je suis conscience que le sacrifice physique c'est partir un peu loin, mais des vies peuvent être sauver en retour. Et pour être honnête, je ne crois pas que cela puisse se soigner. J'ai a l'heure actuel besoin de cette magie pour pouvoir créer des portails. J'ai accepté cette mutilation de mon plein gré, certes pas de bon cœur, mais cela restait... rentable selon moi. Il faut croire que l'on ne partage pas la même vision des choses, ou peut-être que je fais toujours les mauvais choix... Si vous plais, je ne veux pas que vous vous inquiétiez ainsi pour moi, tous va bien..."

Au fond cette patte n'était pas ma principal préoccupation. Certains événement récent me travaillait d'avantage. Je ne pouvais par le même occasion rien confesser à Lyria à ce sujet. Le fait que Lyria désire me soigner de force aller me compliquer pas mal la vie.

Je décidais de replacer ma patte contre moi après que Lyria est pu observer celle-ci. Je n'avais pas d'autre de bandage pour recouvrir celle-ci, mais cela n'avait pas tellement d'importance. Je souriais légèrement quand la reine me confessa que je m'en étais plutôt bien sorti. Elle semblait en revanche douter de ces choix passés et je ne pouvais pas nier que j'avais ressenti comme une forme d'humiliation quand on m'avait posé le bracelet pour m'empêcher d'utiliser ma magie. Sachant qu'après cela, je n'avais pas eu le choix de retrouver Lyria dans le freezer de Dante et j'avais eu presque le besoin d'affirmer que je ne souhaitais pas rejoindre ma reine uniquement pour être libérer de cette entrave magique alors que ce n'était bien sur pas la seule raison.
Malgré tout ceci je n'en voulais pas à Lyria, ce qui est fait est fait et ce qui est passé est passé.

"Je ne suis pas quelqu'un de très simple à vivre et je suis... malheureusement un peu trop pousser à faire de mauvais choix. Mais je dois admettre que dans l'ensemble je suis plutôt talentueux, mais ma gestion des situations imprévus reste... approximative je le crains. Quand je parle de situation, je parle aussi bien de situation dont je n'ai jamais été confronté ou en terme de maitrise de ma magie. Paniquer me fait perdre mes moyens et j'ai l'impression que plus je développe ma magie, mieux je la maitrise, mais plus je deviens... sensible. Il est surement présomptueux de penser que je m'en sors parfaitement.

Au sujet du garde que j'ai tué. Le problème c'est que je ne regrette pas autant que cela. Cela me désole juste de d'avoir été contraint de me défendre contre lui. Accident ou non je comptais pas me laisser tuer par lui. J'ai suite à cela préférer apprendre à utiliser des sors pour interrompre de potentiel agresseur, soit en les assommants, soit en les aveuglants. Ou en les faisant reculer grâce à mes orbes. Là où j'ai l'impression d'être vraiment mortel c'est quand j'ai utilisé mon souffle d'ombre sur quelqu'un, il a tendance à bien trop endommagé les écailles et mes orbes rentrent dans le corps comme dans du beurre. Enfin... vous avez bien vu le résultat... Je suis loin d'être très puissant en magie mais avoir une telle possibilité pour exécuté quelqu'un aussi... simplement, ça m'effraie. Je ne veux pas tuer qui que ce soit, mais j'ai comme l'impression que ce monde et les circonstances dans lequelle on vit ne me laisse pas le choix. Je serais probablement contraint de tuer de nouveau ou de mourir en cas de mauvaise décision. C'est peut-être quand je me retrouve dans ce genre situation qu'il faut le plus me craindre. Quand je l'ai tué, je ne savais pas ce que je faisais, mais maintenant que je sais, j'ai comme l'impression que c'est encore pire. Je sais comment tuer facilement et je peux m'emporter facilement. Ceci dit, je vais visiblement devoir rester au château, et ça me fait très plaisir de pouvoir y revenir... Je pourrais me poser plus confortablement et réfléchir sereinement."

La reine semblait vouloir me proposer une balade.

"Oh... oui je veux bien. Je dois juste ranger mes affaires."

Je commençais tranquillement en remballer mes affaires, je me demandais bien pour quel raison elle souhaitait cette balade. Elle souhaitait probablement passer du temps avec moi. Ceci dit, vu les circonstances, la reine avait probablement une idée en tête. Malgré le fait que je restais légèrement nerveux, je me sentais de très bonne humeur. J'avais cependant la crainte qu'un orage allait s’immiscer entre moi et Lyria. Je parlais bien sur au sens métaphorique, mais la crainte que celle-ci ne découvre certaine chose, la peur de passer pour un traite alors que je ne savais pas moi-même si ce que je comptais faire été de la trahison ou non. Je savais pertinemment que je devrais renoncer , mais j'avais donné ma parole. Je ne trahissais jamais ma parole sans raison, mais je ne trahissais encore les amis, surtout quand celle-ci se préoccuper autant de moi. Je craignais que celle-ci ne supporte pas un tel acte de ma part.

"Je suis prêt. J'avais grand besoin de sortir de ma solitude quotidienne, je ne m'imaginais pas vous revoir aujourd'hui. Vous avez du vous inquiétiez pour moi pendant mon absence, surtout quand on voit ce que je me suis fais haha. Vous avez tendance à vouloir me couver encore plus que ne le fait que ma mère. Enfin dit comme ça c'est étrange un peu... Oh, pas que ça me dérange, au contraire ça me touche. Le fait de compter pour quelqu'un dans ce monde est une sensation très agréable, vous ne trouvez pas?"

Discuter de tous et de rien pour ne pas penser pour ne pas rester préoccuper sur un problème que je voulais évité. C'était ma solution, je ne me sentais pas fier, mais je souhaitais réellement passer du temps avec Lyria et continuer d'entretenir notre bonne relation.

Lyria soupira, un peu agacée. Il persiste encore à minimiser les choses… il est "blessé", mais il va bien… lui, alors… toutefois, elle ne parut pas prendre mal la comparaison. Ça l’a surprise, plutôt. Une mère ? Elle ? Non, quand même pas. Elle secoua la tête, redevant neutre.


- Peut-être que tu n’as mal nulle part, et que tu n’es pas malade – pour l’instant, je n’en sais rien –, mais ça ne veut pas dire que tu n’as rien, ou que tu vas bien. Si tout allait vraiment bien, tu n’aurais pas à mettre un bandage sur toute ta patte, si… ? En tout cas, tu as beau avoir été un prisonnier de la Résistance, tu es toujours un Exilé… tu sais comment je suis. Il faudra bien que tu t’y fasses. Je ne suis pas une mère, mais… je suis comme ça. Je m’inquiète, je fais de mon mieux pour résoudre les problèmes, et autres. Pour ta patte, s’occuper de ta blessure serait préférable. Qu’est-ce que tu feras si ça s’aggrave ? … Tu sais qu’on pourrait croire que ce sont les Résistants qui t’ont fait ça, comme je l’ai cru au début… alors les Exilés, je te laisse imaginer. Et puis, des blessés, on en a assez eu comme ça. Tu te souviens de Malicia ? La nécromancienne de l’Empire ? Eh bien, il n’y a pas si longtemps, elle nous a attaqués. Rien de trop grave, mais elle aura fait quelques dégâts… alors j’aurais aimé… que ton retour sonne plus comme une bonne nouvelle qu’une mauvaise, tu comprends…


Lyria n’avait aucune envie que leur bonne humeur soit plombée à nouveau, et surtout après une attaque. Qu’ils gardent la tête haute, qu’ils restent forts et courageux… elle ne souhaite que ce qu’il y a de mieux pour son peuple. Même si elle n’est pas une Reine parfaite, oui. Mais peut-être qu’avec le temps et plus d’expérience, ça viendra. En revanche, Lyria comprenait que Viel soit réticent à l’idée de montrer sa patte. Qui aime montrer ses blessures, franchement ? Mais bon, elle voulait quand même savoir de quoi il retourne. Elle ne peut pas être plus claire quant aux circonstances actuelles… mais Viel ne semblait pas décidé à le faire. Pour toute réponse, Lyria s’avança davantage. La dragonne noire pourrait presque le toucher. Bon, évidemment, il y a mieux, comme méthode… mais pas sûr que Viel aurait accepté avec plus de douceur. La simple présence de Lyria le rend déjà bien nerveux. Lui non plus ne devait pas s’attendre à la revoir.

La dragonne noire s’adoucit légèrement quand Viel céda enfin. Elle préférait largement qu’il le fasse de son plein gré plutôt que d’avoir à le forcer. Lyria n’aimait pas faire ça… néanmoins, elle s’interrogeait quant au "côté esthétique très bleuté". Est-ce qu’il s’agirait d’une blessure magique… ? En tout cas, Lyria n’en savait pas assez pour se dire "ça doit être ça". Aussi, elle attendit sans rien dire. D’ailleurs, "ne pas paniquer" non plus était loin d’être rassurant. Qu’est-ce que Viel a fait, encore… ? Lyria pencha la tête à la vue de la lueur bleutée, perplexe. Sa patte brille ? Étrange… quand elle vit la patte de Viel, Lyria sentit sa mâchoire se décrocher, et ses yeux s’arrondirent. Elle lui attrapa la patte, plus comme un "réflexe" que volontairement. Comme si elle avait du mal à croire ce qu’elle voyait.

"Ca, une blessure ? Pas tout à fait, j’ai l’impression. On dirait plutôt une sorte de… mutation magique. Comme si la magie ne faisait plus qu’une avec sa patte…" fit-elle dans un murmure. Son regard remonta jusqu’à l’épaule de Viel, et elle grimaça, comme si ce qu’elle pensait se confirmait. Lyria grommela des propos incompréhensibles entre ses dents, et serra davantage la patte de Viel pendant un instant. Elle lui avait pourtant bien dit de faire attention, avec la magie… ce n’est pas sans conséquences… roh, franchement. Bien que la colère menaçait quelque part, Lyria s’incita au calme. Oh, bien sûr qu’elle passera un savon à Viel. Mais pas maintenant… pour l’instant, Lyria voulait surtout en savoir davantage.


- Viel… comment tu t’es fait ça, exactement ? Ca ressemble plus à une sorte de "mutation magique" qu’à une blessure magique. En plus d’être atypique, c’est… assez poussé, comme magie. Je vois que tu as bien progressé, mais… ce n’est pas une magie qui est à portée de tous. Il faut bien des études et de pratique pour parvenir à un tel résultat… mais, dis-moi… est-ce que c’est ça, les fameux "services" dont tu parlais avec la Résistance ? Sont-ils au courant ?


Elle fronça les sourcils sur ces dernières phrases. Il y avait de l’orage dans l’air… manquerait plus que ça… Lyria ne l’aurait jamais laissé faire, si Viel parlait de ses portails à leurs ennemis. De toute façon… Lyria avait déjà prévu pour. Pas question qu’il puisse ouvrir des portails dans le château ou à proximité. Elle le saura, sinon. Il y a des limites, quand même. La dragonne noire baissa les yeux à nouveau sur la patte bleutée, qu’elle n’avait toujours pas lâché, étrangement. Sans prévenir, elle glissa habilement la pointe de sa lame d’aile sous une écaille, et la déchaussa sans faire trop de mal. Curieuse, elle fit tourner l’écaille de taille moyenne entre ses doigts, et lâcha finalement la patte de Viel. Elle dit d’un air très sérieux.


- Sans vouloir t’offenser… mieux vaudrait que je garde un échantillon pour trouver une solution. De simples spéculations ne suffisent jamais. Pour le moment, je dois y réfléchir. Mais ça ne changera rien à ce que je t’ai dit. C’est un ORDRE, Viel. Si tu ne fais rien… ça va se répandre. Si tu regardes bien, ça a déjà commencé. Quelques écailles au-dessus de ton cou sont déjà bleutées. Et il est rare qu’une magie comme celle-ci reste dans un membre isolé, si tu vois ce que je veux dire… tu risquerais de devenir complètement bleu brillant. Tes bandages ne cacheront pas tes écailles éternellement. Et outre la brillance et la transparence… sur le long terme, je crains que ça n’ait pas des effets bénins sur ton organisme. Quant à ta magie, elle qui est déjà instable… il ne faudrait pas qu’elle le devienne davantage. Tu sais mieux que quiconque qu’elle peut te rendre fou…


Lyria recula finalement, reprenant une distance plus… eh bien, une distance qui le mettra moins mal à l’aise, sûrement. Peut-être qu’il préférera ça à une proximité trop étroite, aha. C’est fou ce qu’il peut être nerveux… il n’y a pas de raisons, pourtant. Lyria peut être sévère, mais elle ne mord pas, là. Enfin. Les runes de Lyria s’illuminèrent quand elle les activa. L’écaille que Lyria tenait entre ses griffes se mit à briller en blanc. Elle s’enroula sur elle-même, devenant plus mince et allongée, jusqu’à n’être plus qu’un étrange filament lumineux. Il lévitait légèrement au-dessus de la paume de Lyria, tournant lentement sur lui-même. Lyria ouvrit son autre patte, et un petit tourbillon de neige en sortit. Un flacon se forma à vue d’œil. Du bout d’une griffe, elle traça une rune dessus, qui s’incrusta dedans. Elle mit le filament dedans. Le cristal de Lyria se mit à briller, et le flacon fut absorbé par ce dernier. Le cristal s’éteignit, et les runes aussi quand Lyria les désactiva. On voyait toujours le flacon à travers le cristal couleur rubis. Lyria fit comme si de rien n’était. Disons que la rune est comme un sort de préservation pour l’échantillon. Et comme Lyria est à l’extérieur, eh bien, autant éviter de le perdre bêtement.

L’élément Emotion… Lyria s’en souvenait très bien. Ombre ou lumière selon les émotions… si Viel n’avait pas un aussi bon contrôle de lui-même, il aurait bien du mal à utiliser sa magie. Lyria avait déjà pu le constater quand il a tué ce garde par accident… elle aura été extrême et rude avec lui, mais c’est parce qu’elle s’inquiétait. Elle craignait qu’il se blesse par accident, ou blesse les autres de l’Empire. Agir, c’était son devoir, pas seulement ses sentiments personnels. Maintenant, c’était différent. Il contrôlait mieux sa magie… du moins, elle l’espérait. Mais l’usage qu’il en fait, par contre… pourquoi ? Pourquoi s’infliger ça à soi-même ? Même si ça l’énervait, Lyria se doutait qu’il devait y avoir une raison. Viel n’est pas masochiste, ni inexpérimenté. La dragonne noire aurait pu s’énerver davantage pour ce qui est de la souffrance nécessaire à son art, mais… non. Elle sourit doucement. Parce que ça lui rappelait quelques bons souvenirs du Freezer de Dante.


- Aaah, un débat sur l’Art… ça fait longtemps qu’on ne s’en ait pas fait un, je me trompe ? Eh bien, peut-être que tu as déjà une petite idée de ce que j’en pense. Déjà, pour la perfection, à mes yeux ce n’est qu’une illusion. On améliore, on peaufine, encore et toujours… jusqu’à ce que ça nous semble parfait. Mais est-ce que la perfection existe vraiment ? Là où une chose n’a aucun défaut à nos yeux, un autre en verra un, voire plusieurs. Au final, est-ce que ce n’est pas simplement une notion qu’on emploie parce que tout nous plaît, et qu’on ne voit rien de plus à y faire ? … Je ne te cache pas que je suis toujours fâchée, quant à cette mutilation… mais je me doutais bien qu’il y avait une raison, derrière. Même si je ne suis pas d’accord. Tu n’avais pas besoin de te charcuter pour que les gens soient "en admiration, et reconnaissants" devant ton travail. Ils l’étaient déjà devant tes autres œuvres, parce qu’ils les aimaient à leur juste valeur. Pourquoi changer ça… ? Quelle sorte de "perfection" on pourrait atteindre avec une patte en moins ? Non, je ne suis pas sûre de comprendre où tu veux en venir… tu pourrais m’en dire plus ? Ce sera peut-être plus clair pour moi. Parce que, hormis l’utilité des portails, tu ne m’as pas dit grand-chose quant à ton but artistique. La perfection via la douleur ? Ou autre chose ?

Pour ce qui est de passer pour un demeuré… non, je ne pense pas. Enfin, celui qui te traiterait de demeuré, c’est qu’il ne te comprend pas, ou ne cherche pas à te comprendre. Je doute que tu sois le seul artiste à être incompris. C’est juste que ce que tu fais à un sens pour toi, mais qu’on n’a peut-être pas les bons outils pour tout saisir. Si on les avait, là, tout aurait un sens. Alors, oui, je pense aussi que tes portails pourraient sauver des vies… une intention très louable, mais de là à te "sacrifier" pour ça, non. Il y a des limites. On peut faire bien des choses avec l’Art. Des trucs de dingue… mais il faut prendre soin de soi aussi. Comme je te l’ai déjà dit… on a déjà bien assez eu de blessés. Pour ta patte, tu ne me feras pas changer d’avis. Et en matière de pouvoir être soigné ou non, je ne dirais pas si vite que ça ne se soigne pas, à ta place… ça, j’en jugerais par moi-même. Pour le reste… c’est inutile. Tu pourrais me répéter cent fois de ne pas m’inquiéter que je m’inquiéterais encore. Je suis comme ça.


Alors qu’elle observait le ballet lumineux des couleurs sur le lac, Lyria vit du coin de l’œil que Viel ramenait sa patte contre lui. Elle parut hocher la tête. Soit. Glace et Vent. D’un air distrait, elle fit un mouvement de patte de bas en haut, et un cercle avec un doigt. Sa patte brilla légèrement en bleu vif pendant un instant. Le bandage se mit à bouger, comme animé de vie. Il se dressa à la manière d’un serpent, et s’enroula de lui-même autour de la patte de Viel… plus rapidement que s’il le faisait à la main. A noter que le bandage ressemblait étrangement à un gant à manche longue. Gant qui ne gênait nullement les mouvements, au point de presque se faire oublier. A force d’observer la patte, Lyria a eu tout le loisir de s’en faire une représentation mentale, pour en estimer les mesures par la suite.


- Une idée m’est venue en observant ta patte. Pourquoi pas un sort de transfert sur un gant ? Imagine… le gant capterait les flux de la magie que tu veux utiliser. La magie passerait dans ton gant plutôt que dans ta patte. Tu pourrais toujours employer ta magie, mais sans les effets néfastes sur ton corps. Ainsi, ce sera ton gant qui sera bleuté plutôt que toi. Bon, évidemment, ce n’est qu’une idée… ça reste à travailler… il faudrait s’assurer que la magie ne contamine pas ton bras à nouveau en l’isolant… ou encore voir si on ne peut pas trouver une meilleure source. Ca ne servirait à rien de te faire un gant, si la "mutation" continue à se répandre. D’ailleurs, je pourrais même styliser le gant selon tes goûts, ou t’en faire une paire, si tu le souhaites. Qu’en dis-tu ?


Une idée reste une idée. S’il n’aime pas, Lyria trouvera bien autre chose. Mais il ne va quand même pas passer le reste de sa vie avec une patte bandée. Ca ne doit pas être pratique pour bouger ou marcher… sans compter qu’il le change sans doute régulièrement. Lyria ne voyait pas Viel avec un bandage seul. Elle esquissa un sourire. Ou sale tout court. Il a une manie à toujours vouloir être très propre… comment elle aurait pu l’oublier, aha ? Son visage s’assombrit à nouveau. Des situations imprévues ? Ah, ça… ça peut arriver n’importe où, n’importe quand. Même quand on est prudents ou bien préparé. Entre ce qu’on peut prévoir, et ce qu’on ne peut pas prévoir… quoi de plus normal qu’il ne soit pas très à l’aise.


- De base, tu es déjà sensible naturellement… ça se ressent dans tes œuvres. Mais, oui, ta magie accentue sans doute la chose. Comme elle est liée à tes émotions, ton état d’esprit… ce que tu veux. A vrai dire, ton lien avec la magie est plus étroit que la moyenne. Comme tu dois constamment y faire attention, contrairement à d’autres dragons. Pour ce qui est de comment réagir face à des situations imprévues… ça se travaille, si ça peut te rassurer. Certes, on ne peut pas tout prévoir, mais on peut y être préparé un minimum. Ou entraîné, si tu préfères. Si tu paniques, c’est sûr que tu auras du mal à réagir, ou à savoir quoi faire. Ecoute… on a un dojo, au premier étage. Tu pourrais t’y exercer. Seul, ou avec quelqu’un. Tu pourrais imaginer une situation imprévue, et tenter de t’y confronter. Sinon, on peut rendre ça plus réaliste par magie… tu pourrais demander à ce qu’on t’observe, pour qu’on voit comment tu y réagis… ça corrigerait ce qui va, et ce qui ne va pas. Ou même te confronter à tes peurs. C’est loin d’être facile, je te l’accorde… mais plus tu auras une meilleure maîtrise de toi, mieux tu sauras garder ton sang-froid. Il est plus facile d’improviser ou de réagir avec un esprit plus net, pas vrai ? Après, c’est toi qui voit, mais si ça peut t’aider…

Pour le garde, bien sûr que tu ne pouvais pas te laisser tuer. C’était lui ou toi, malheureusement. Ces sentiments, je ne les connais que trop bien… je t’avouerais qu’à mes débuts, ça ne m’enchantait pas plus que ça de tuer, contrairement aux on-dit. J’étais désolée d’en arriver là, mais est-ce que j’avais vraiment le choix ? Je pensais que non. Pourtant, je ne regrettais pas. Parce que je savais que sans quoi, c’était moi qui mourrait. Et je regrettais encore moins, parce que je savais que je devrais recommencer. Encore et encore. Jusqu’à la fin. Non, tu n’es pas le seul à ressentir de telles choses, Viel… et j’en suis navrée. Tu ne devrais pas avoir à les ressentir… tout comme je ne devrais même pas avoir à dire que c’est normal, en temps de guerre… mais je crains que ce soit inévitable. La guerre est loin d’être terminée. Bien sûr, je ne souhaite pas que ça t’arrive à nouveau… mais on n’est jamais vraiment à l’abri. J’en ai bien peur. Ce que tu as vu, entendu ou ressenti, ce jour-là… crois-moi, c’est rien, comparé aux horreurs de la guerre. Tous ces cadavres, le sang, les mutilations, les tortures… l’horreur absolue. Tu en ferais des cauchemars durant des nuits entières.

Je comprends tes craintes. C’est pour ça que je t’avais demandé de rester avec le tisserand. Ca t’aurait évité… de découvrir ça à tes dépens. De continuer à vivre un peu plus sereinement. Mais bon, c’est chose faite. Après, en cas d’affrontement… si tu ne veux pas te battre, et que tu préfères rester en retrait, je comprendrais. Le problème, c’est que d’autres n’auront pas cette clémence, malheureusement… tu l’auras compris, il est vital que tu saches te défendre un minimum. Tu connais des sorts de défense ? C’est très bien, continue. Quant à ton Souffle d’Ombre, tu peux l’utiliser en dernier ressort, ou en cas d’urgence, si vraiment tu répugnes à t’en servir. Tu as d’autres aptitudes. Rien ne t’y oblige… après, peut-être qu’il est possible que tu gères toi-même son efficacité, afin d’amoindrir ses effets ? Peut-être qu’il serait bon d’étudier la question… si ça peut calmer tes angoisses, je pourrais y jeter un œil. Ou juste être là, si tu avais envie de t’entraîner. C’est à voir…


Elle sourit doucement sur ces mots. Même si Lyria l’avait "un peu" forcé, ils se sont déjà entraînés ensemble. Ca ne la dérangeait pas du tout. La dragonne noire sourit quand Viel accepta la balade. Tant mieux. Ca aidera peut-être à chasser les idées noires… elle attendit Viel, puis se mit à marcher à ses côtés d’un pas tranquille. Elle n’avait pas d’idée précise d’où elle allait, mais bon, quelle importance ? La dragonne noire n’avait pas envie de penser à de mauvaises choses pour l’instant. Ce serait mieux de le faire à tête reposée. Là, elle avait juste envie de profiter de l’instant présent. Elle parut embarrassée quand Viel fit de nouveau la comparaison avec sa mère, mais elle chassa ce sentiment avec un petit rire.


- Moi non plus, je ne m’y attendais pas, aha ! J’étais vraiment très surprise de te voir ici. Le hasard ? Un coup de chance ? En tout cas, on s’est retrouvés et… ça me fait vraiment plaisir de te revoir. Et bien sûr que je me suis inquiétée. Le temps passait, et tu ne revenais pas… qui ne s’en inquiéterait pas ? Pour ce qui est de te couver, ha, je ne peux pas le nier… tu n’aimes pas que je te vois comme un ami, donc bon… disons que c’est parce que tu en as assez eu comme ça. Ce sale type qui t’avait ensorcelé comme un vulgaire caniche, le démon dans ton corps, tes parents prisonniers de l’Empire mais pas toi… je ne pouvais rien dire, mais j’ai rapidement compris que tu avais un bon fond. Et… tu sais ce qu’ils en pensaient. Ou ils faisaient mine de ne pas voir ce bon fond, et rien que le mauvais à la place… ou ils essayaient de te corrompre, pour que tu deviennes comme eux. Et ce n’est… ce n’est pas ce que je souhaitais pour toi, oui. Parce que tu n’étais pas un Résistant. Juste une victime des circonstances, qui n’avait rien à se reprocher. Si tu regardes bien… je ne faisais du mal qu’aux Résistants.

Les autres peuples n’avaient rien à voir avec ce conflit. C’est dingue qu’ils aient pu passer à côté de ce "détail". Mais bon, comme j’inspirais la crainte autrefois… j’imagine qu’ils ne sont pas posés de questions. Enfin. Oui, c’est agréable, comme sensation… parce que ça part d’un sentiment vraiment sincère. Pour ma part, je me sens bien mieux ainsi. Ca me donne… le sentiment d’être plus… vivante. De vraiment exister, à travers les yeux de quelqu’un. Pas comme une arme ou un bouclier, mais comme une personne. La dragonne que je voulais être, mais que je cachais… que je n’aurais jamais dû cacher. C’est vraiment ironique, au final. Que Cynder et Malicia savaient, qu’elles étaient proches de moi… mais ne la voyaient pas… là où des dragons venus de l’extérieur ont été capables de la voir.


Son regard se perdit au loin. Lyria semblait embarrassée. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle lui disait ça… peut-être pour qu’il la comprenne mieux, ou alors… parce qu’elle n’a pas toujours été aussi franche ? Ah, oui. Effectivement. Comme Viel pense que c’est compliqué d’être amis, parce qu’elle est une Reine… Lyria ne sait pas vraiment jusqu’où elle peut aller avec lui. En public, d’accord, mais quand ils sont seuls, ça ne devrait pas… non, décidément, elle n’arrive pas à savoir. Elle agita ses ailes comme pour les aérer, mais sa gêne était visible. Franchement… des dragons extérieurs… comment expliquer ça ? Comment elle devrait le prendre ? … Il faut dire ce qui est. Comme Viel et Saphira viennent d’ailleurs, ils ont plus de recul. Là où seuls les ténèbres et le Mal comptait dans l’Empire. Et là où Lyria rêvait souvent d’être elle-même. Difficile, avec de tels ténèbres autour d’elle… elle qui se sentait quelque peu… différente, des autres dragons de l’Empire. Mais dans quel sens ? Il faut croire que les dragons du genre Malicia ne peuvent pas le comprendre… même quand ça crève les yeux.

Visiblement j'agaçais la reine, ce qui n'était pas une bonne chose pour moi. Elle me le ferait surement payé d'une manière ou d'une autre quand elle essayera de me soigner ou de vraiment me faire la moral si elle décide de me la faire.
Quand Lyria me parla de mon bandage, j'étais dans l'hésitation, je ne savais pas vraiment ce que je devais répondre, mais je pensais simplement avoir bien fait

" Bah... Disons que c'est plus pour camoufler ma patte... Difficile de se promener sans ça au risque d'attirer l'attention. Pour ce qui est de ce que les autres pourront penser, j'ai été blessé par les résistants. Je n'aurais qu'à nier puisque qu'ils n'ont réellement rien à voir avec ça. Ceci dit, je suis étonné d'apprendre que Malicia est décidé de revenir après que vous l’eûtes chassée une première fois. Visiblement elle veut se venger, mais ça ne m'étonne guère... J'ignore si mon retour est une bonne nouvelle pour vous, mais pour moi c'est un soulagement. Devoir voyager d'auberge crasseuse en auberge crasseuse m’éreinte au possible. J'ai été trop habitué au confort et au luxe j'imagine."

La reine semblait s'approcher de moi progressivement, bien que je ne comprenais pas réellement la raison. Elle voulait voir ma patte, mais je ne m'imaginais pas qu'elle aurait pu utiliser la force pour voir celle-ci. Enfin... d'un autre coté, je n'aurais pas pu lui en vouloir.
J'avais visiblement via ma description de ma "blessure" encore plus piquer la curiosité de Lyria. Elle s'était tellement rapprocher de moi qu'il lui aurait suffit d'un mouvement pour m'immobiliser la patte et me contraindre par la force. Heureusement que j'avais fini par céder, ni elle ni moi n'avions envie qu'une telle scène se déroule. Cela aurait humiliant pour moi et pas plus agréable pour elle qui aurait eu la sensation de devoir se battre contre moi pour mon propre bien. Une chose était certaine. Lyria allait probablement me mener la vie dure jusqu'à ce que je sois soigner. Cela me motivait pas pour autant... Une telle magie était impressionnante et je ne souhaitais pas m'en séparer ainsi.
Vu la réaction de Lyria et à la vitesse où elle avait attraper ma patte. J'avais bien l'impression qu'elle n'avait aucune idée de se que je m'étais fais subir. J'avais déjà du mal moi-même à l'expliquer honnêtement...

"Une mutation magique? Oui, probablement, j'avais besoin d'une petite adaptation disons... "

Je sentis Lyria serra d'avantage ma patte et elle grommela. Ce n'était pas bonne signe d'une érudit comme elle régissait ainsi devant ma patte. La gravité de cette mutation était peut-être plus importante que prévu. J'avais pensé avoir fait le nécessaire pour limité l'effet sur ma patte. Quoi qu'il en soit, j'avais comme l'impression que la reine ne me ferait plus confiance avant un moment pour ce qui était de la manipulation de magie complexe... Voir peut-être même qu'elle ne me ferait plus jamais confiance sur ce point. Sans trop de surprise la reine me demanda comment je m'étais fais cela. Je grimaçais un peu.

"Oui... hum j'ignore si je dois vous révéler comment je me suis fais ceci. Mais si je devais vraiment le faire j'aurais probablement dit que j'ai pratiqué un rituel magique qui avait pour but d'absorber énormément de magie pur dans ma patte, ce qui était un peu long et douloureux et ça m'avait demandé pas mal de matériaux magiques, des runes et des sortilèges aux noms compliqués. Pour ce qui est des résistants, ils n'avaient pas du tout prévu ceci, à vrai dire, moi non plus j'avais pas prévu ce contre-temps, mais rien n'aurait été possible sans eux. C'est vrai, à l'origine je ne suis qu'un simple peintre. Heureusement pour moi j'apprends trop vite grâce à mes parents, enfin bref... J'ai proposé au résistant de créer quelques portails pour eux afin de pouvoir fuir le château en cas d'attaque. Fuir sur leurs propres terres bien sûr, ou dans des endroits sécurisés pour eux. Bon... Je sais, ce sont nos ennemis, mais au moi j'ai récupéré le tableau que j'ai fais pour vous. J'ignore quel importance il a pour vous ce tableau, mais moi il me tient beaucoup à cœur... Enfin... j'espère sincèrement que ça ne sera pas considérer comme de la trahison car je pense avoir bien fait, en tous cas je suis désolé de vous avoir déçue et d'avoir commit tant d'erreur..."

Dans le feu de l'action, j'étais certain de bien agir, j'avais pourtant pris du temps de réfléchir avant d'agir. Foncer tête baisser n'était pas mon genre et pourtant les conséquences étaient exactement comme si j'avais agis de la sorte. J'avais pourtant bien anticiper les potentiels conséquences, mais j'avais décidé de les endurer, seulement est-ce que je tiendrais face à elle? Je ne suis pas un dur à cuir moi à la base, pas comme Lyria. Enfin... j'allais devoir surmonter tout ça.

Pendant se temps la reine m'avait arraché une écaille. Elle avait cependant fait ça soigneusement et avec habilité. Je me protesta pas, je n'avais ressenti presque aucune douleur et ça n'aurait servi à rien de toute manière. La reine me donna des explications et tira la sonnette d'alarme en m'affirma que cette magie pourrait se propager en moi. Je me touchais le cou quand celle-ci me parla de mes écailles bleu sur le cou.

"Oh... Disons que j'ai échappé au pire, la magie aurait pu complètement m'absorber avec mon rituel, c'est pour cela que j'ai préféré faire en sorte qu'il se déroule pas trop rapidement. Il aurait été plus difficile de l’interrompre en cas de problème. Je n'ai pas constaté de réelle progression néfaste de cette magie sur mon corps. Ceci dit oui ma propre est magie instable et pourrait mal réagir avec cette étrange magie ... Cette patte me sert à développer une meilleur sensibilité pour insuffler de la magie dans ma peinture et à mieux détecter les signaux magiques qui me permette de localisé un lieu précis. Enfin... c'est compliqué à expliquer. J'ai créer des copies des livres en question sur lesquels j'ai copié la technique. Au final je n'ai rien inventé, mais l'auteur de ce sors était pas très net d'esprit je dois avouer... Oh, hum... oui aussi je pense avoir la possibilité d'utiliser un pouvoir pour me téléporter pas très loin grâce à cette magie. Cela ne sera pas le pouvoir de téléportation du siècle ceci dit, mais il y a moyen que ça me soit utile. Pour le coté que ma magie peut me rendre fou...

Hum... le plus dangereux reste encore ma furie. Vous ne l'avez jamais vu, mais elle influence grandement mon état mental. C'est comme si pendant un bref instant je ressentais d'un seul coup toutes les peines, les souffrances et la rage enfouie en moi, mais qu'à la fois je ressentais énormément de joie, d'amour et plein d'autre chose... Tant d'émotion d'un coup me semble ingérable et le fonctionnement de cette furie me semble pas très simple. J'ai l'impression que si je ne lance pas de sors elle se dissipe d'elle-même bien plus rapidement que si je lançais des sors. Et quand celle-ci ce termine, je me sens vidé de l'intérieur... Un peu comme si je donnais tous ce que j'avais... Enfin bref... Sur ce point, je ne suis pas confiant je l'admets, j'ai même un peu peur. Si je venais à perdre la tête, qu'est ce que je pourrais faire?."

Quand j'énonçais le fait d'avoir un peu peur, c'était principalement le fait de pouvoir devenir fou me terroriser. Pendant que Lyria s'occuper de mon écaille, mes orbes lumineux mirent à briller plus fort et de manière plus irrégulièrement. J'étais surpris et je poussais un petit râlement de lassitude en comprenant que je perdais très légèrement le contrôle de la luminosité de mes orbes. Ceci dit je préférais prendre le temps d'observer ce que faisait Lyria plutôt que de m'occuper à reprendre le contrôle de ces orbes. J'étais curieux, comment Lyria faisait pour faire tout ceci.

"Il faudra que j'apprenne à faire ça un jour..."

Ceci, ce n'était pas une priorité pour l'instant, loin de là. J'avais réussi à restabilisé mes orbes en me concentrant sur les actions de Lyria. On pouvait bien se demander pourquoi je n'avais pas détruit ces orbes. A vrai dire, j'aurais pu, mais c'était une de mes méthodes afin d'apprendre à garder le contrôle de mes émotions et de mes pouvoirs.

Visiblement, il semblerait que la reine et moi allons devoir repartir sur un débat sur l'art. Intéressant... Je n'étais cependant pas certain de pouvoir être compréhensible ou clair dans mes propos sur l'art.

"Bon... très bien. J'estime que mon talent justifie mes actions. J'ai agis ainsi car j'ai les moyens de réussir ainsi. Et au final j'ai bien réussi à donner une nouvelle direction à mon art. Créer des portails n'est qu'un moyen de rendre utile mes compétences, à l'avenir... je compte bien détourner mes compétences récemment afin de les remettre au service de l'art, à voir de quelle manière ceci. La perfection n'est peut-être qu'une illusion pour vous, mais pour beaucoup d'artiste elle est un objectif à attendre. Un objectif malheureusement inatteignable, mais un objectif que l'on peut toujours plus approcher et frôler , ou au moins donner l'illusion d'avoir frôler.

Je suis prêt à tous pour cette de perfection, aussi inatteignable soit t-elle, et cela quitte à souffrir. J'ai bien perdu des amis à cause de cette mentalité, peut-être que je devrais changer, mais selon moi un cœur comblé est un cœur moins ouvert à la création. C'est comme si en créant je comblais ce vide, je dirais même que cette souffrance est nécessaire au final...

Pour ce qui est de l'admiration des gens. Je l'ai peut-être, mais si je venais à ne pas me renouveler, je fanerais, et les gens se désintéresseront de moi tôt ou tard. Ceci dit, ces nouveautés n'impliquent pas la mort de mes anciennes œuvres. Au contraire, c'est comme si je leurs offraient une seconde existence en créant de la nostalgie.

Enfin visiblement vous ne semblez pas partager ma philosophie, peut-être que vous avez souffert bien plus que moi et je me permettrais pas de vous critiquer. J'apprécie vraiment ce que vous faite pour moi, mais il faut me laisser me faire mes propres erreurs, je n'ai... pas eu l’occasion de vraiment en faire par le passé. Je préférais... que l'on me laisse cette mutation pour l'instant."

Je n'étais pas certain que Lyria pourrait parfaitement comprendre mon point de vue. On avait une vision différente de l'art, ce qui n'était pas plus mal à vrai dire... Durant toute ma jeunesse et mon adolescence, ma mère influençait ou essayer d'influencer mes choix en permanence et même si elle ne voulait que le meilleur pour moi. Le problème était que maintenant, les choix qui je faisait étaient bien trop risque qu'au fond Lyria ne m'empêchait seulement de faire des erreurs irréparables. Il y avait aucune chance que la reine acceptait de me laisser, elle avait déjà annoncé qu'elle ne changerait pas d'avis.

Pendant se temps Lyria avait recouvert ma patte avec un bandage. Elle ne tenait pourtant pas ma patte et la reine semblait agir grâce à sa magie. Elle l'avait remis avec une telle facilité et une telle aisance. Je pris le temps de regarder ma patte et je constatais que la forme du bandage avait changer. Lyria avait fait en sorte que ce bandage est la forme d'un gant qui recouvrait ma patte. C'était plus pratique et plus esthétique.

"Merci, il faudra que j'apprenne à faire ça également."

La reine suggéra un sort de transfère sur un gant. Elle semblait avoir de la suite dans les idées, elle évoquait même l'idée de le styliser. C'était intéressant...

"J'ai déjà réfléchi à une idée similaire. Ceci dit mon idée ressortait plus de l'ingénierie que de l'enchantement et ne changerait pas le fait que ma patte soit bleu. Votre idée est intéressante, mais je n'aimerais pas l'idée que l'on puisse voler mon gant et j'aimerais pouvoir conserver ce pouvoir même si je venais à perdre ce gant. Ceci dit votre idée reste à conserver, sans le moindre doute. Ceci dit , oui faire une paire serait peut-être plus esthétique, mais je vous fais confiance sur ce point."

Lyria semblait essayer de me rassurer et voulait me conseiller. Elle m’incitait également à m'entraîner au dojo du château. J'imaginais que c'était le mieux à faire.

"J'ai beau essayer de réprimer au mieux ce que je ressens dans certaine situation, je ne peux pas nier ma sensibilité. Ceci dit si ma magie n'était pas autant lié à à mes émotions, les choses seraient plus simple j'imagine... Dans mon cas m'entraîner à la magie ne suffit pas. Ceci dit ma situation aurait pu être bien pire, je suis capable d’intériorisé et cela m'évite des crises de colère. Ceci dit peut-être que j'intériorise trop et que je prends trop sur moi. Mais bon pour ce qui est de la gestion de peur, je crois que je n'est pas beaucoup évolué depuis la dernière fois où vous m'avez fait peur dans la forêt de phobos. Je ne suis pas certain d'avoir envie de me confronter à mes peurs mais j'imagine que c'est le meilleur moyen d'avantage malheureusement.

Votre vie a du être compliquer. Je ne suis pas certain moralement que je pourrais supporté de nouveau une bataille comme celle de Warfang. Ceci dit ce n'est pas pour autant que je refuse de me battre quand nécessaire, mais j'ai beau pouvoir attaquer et me défendre, je ne sais pas vraiment gérer la peur ni même la douleur. Heureusement d'ailleurs que la douleur physiques n'a jamais semblait trop agir sur mes pouvoirs... C'est plus la souffrance psychologique qui a ses effets. Bien sur je me vois mal me blesser volontairement pour pouvoir mieux encaisser la douleur, et cela même si j'ai des capacités pour me soigner. En tous cas j'accepte l'aide que vous me proposez tant que ça ne vous dérange pas... Je prends beaucoup de votre temps pour un simple peintre je dois admettre et je ne sais plus comment vous remercier pour être honnête...

Vous avez surement raison, j'aurais du vous écouter et rester auprès du tisserand, ça m'aurait évité de me faire attaquer,les résistants ne m'auraient pas reprocher cette mort. De plus je n'aurais pas eu à apprendre là-bas à créer des portails car je n'aurais pas eu à négocier avec eux. Je n'aurais donc jamais eu cette patte car vous ne m'aurez pas laisser faire une telle chose et j'aurais appris une autre méthode. J'enchaîne les erreurs en boucle et c'est de ma faute, j'ai beaucoup plus apprit comme ça, mais les conséquences sont pas moindre. Ceci je ne regrette rien..."

A vrai dire m'entraîner avec Lyria me manquait, mais je ne voulais pas monopoliser tous son temps. La reine était le genre de personne avec qui je pourrais passer des journées entière que ça ne me dérangeait pas au contraire... Peut-être que je la traitais bien plus en amie que je voulais l'admettre au final...

J'avais senti que ma comparaison entre ma mère et Lyria la dérangeait. Je pouvais la comprendre, au final on avait pas un écart d'âge pas très élevé. Je marchais au coté de Lyria, je m'arrêtais un bref instant quand celle-ci me disait que je n'aimais pas qu'elle me voit comme un ami. J'avais ressenti comme un certain remord. Sans m'en rendre compte je lui avais fermer la porte au nez en terme d'amitié. Ce n'était pas vraiment mon intention, j'avais juste eu des difficultés à cause de son rang. Elle s'inquiétait pour moi parce qu'elle me voyait comme un ami... Peut-être qu'au final cette histoire de royauté qui empêcherait l'amitié c'était ridicule. D'un autre coté je voyais mal un ami me donner des ordres ou donner des ordres à un ami, c'est particulier... alors des ordres royaux c'est encore autre chose, enfin bref. Je repris ma route ensuite et je laissais la reine s'exprimer. Celle-ci semblait me confier certaines choses y compris certaine chose concernant sa relation avec Cynder et Malicia.
Lyria semblait gêner, elle n'était probablement pas habituer à ce confier. Je pouvais la comprendre, ce n'était jamais simple... Elle agitait ses ailes. Je l'observais et je lui parlais calmement.

"Oh... Elles sont probablement aveugler par les ténèbres contrairement à vous... Mais sinon vous... vous me voyez vraiment comme un ami? Et moi je vous est fais comprendre que ça me dérangeait... Je suis désolé pour ça. J'aurais probablement pas dû, au fond... J'ai comme l'impression que notre lien est un peu plus fort que de l'amitié, enfin sans que ça soit de l'amour bien sur, mais... oui peut-être que c'est de l'amitié et que ma manière de voir les choses ne change rien au final. Vous vous inquiétiez pour moi comme... un proche, enfin vous avez bien entendu la comparaison que j'ai faite deux fois. Je n'ai jamais ressenti ça pour qui que ce soit, mais si il venait à vous arriver quelque chose de grave je serais probablement dévasté, comme si... je perdais un proche au final... J'ai de la chance au final que vous ne soyez pas comme Malicia et Cynder, ou comme beaucoup de membre de l'empire et j'en est conscience. En arrivant à l'empire, je m'attendais à devenir un prisonnier, même si j'ai senti que vous étiez différente, au fond accepter de me mettre à votre service restait ma meilleur chance."

Je ressentais comme une envie de serrer Lyria dans mes pattes, mais je n'étais pas certain qu'elle appréciait vraiment ce genre de chose. Moi-même je n'étais pas habitué à en faire ou en recevoir. Elle me touchait beaucoup et je m'étais jamais senti aussi proche d'elle qu'aujourd'hui. Cela malgré le fait qu'elle allait me forcer à me faire soigner cette patte. Elle pensait agir au mieux, je ne pouvais pas lui en vouloir. Toutes ma nervosité semblait avoir disparu, je me sentais presque heureux et en sécurité.

Tiens ? Viel hésite. A cause du bandage, visiblement... il n’aime pas en parler, mais bon, peut-être qu’il s’y attendait, comme ça passe difficilement inaperçu. En tout cas, ça a l’air suffisamment grave pour que Viel soit aussi réticent à en parler. Ce qui ne fait qu’accentuer les soupçons de Lyria… elle eut un sourire ironique.


- J’ignorais qu’une patte entièrement bandée n’attirait pas l’attention… enfin, c’est un moyen de camouflage comme un autre, j’imagine. Pour les autres, nier est facile, mais pour ce qui est de convaincre, hum… rien ne garantit qu’ils y croiront, tant ils détestent la Résistance. En revanche, Malicia n’est pas venue pour se venger, non. Elle est comme une enfant capricieuse qui ne supporte pas qu’on lui dise « non ». Encore une fois, elle voulait se faire pardonner pour ses erreurs. Des erreurs qui ne sont pas pardonnables. M’empoisonner avec sa Potion de Folie, c’était la fois de trop. Je lui ai clairement fait comprendre que c’était « non », qu’elle n’était pas la bienvenue, et que je ne suis pas un bouclier à sa disposition. Madame n’a pas appréciée, car elle a déclaré que désormais, nous sommes ennemies. Et elle a agressé des Exilés sur un coup de colère. Elle n’aurait pas dû. Je lui ai flanqué un bon coup de patte dans le dos. Assez fort pour lui faire souffrir le martyr, jusqu’à ce que sa blessure ait cicatrisé.

Pour tout ça, Malicia ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Elle n’avait pas à agresser les autres de la sorte. Tout comme elle n’aurait jamais dû faire tous les coups de pute qu’elle m’a faits. Si elle n’arrive pas à comprendre le « pourquoi », tant pis pour elle. J’ai déjà essayé, elle n’a pas voulu comprendre. Tant pis. Elle ne me manquera pas. En tout cas, bien sûr que ton retour est une bonne nouvelle ! Quelle question ! Et, désolée… j’ai bien conscience que je ne t’aie pas facilité la tâche, ou que je ne vous rends pas la vie facile… mais il n’y a pas d’autres alternatives. Et quand bien même la guerre se terminerait pour de bon, peut-être que ça ira mieux pour vous, mais pas pour moi. Ça ne changera rien pour moi. Je serais toujours traquée à cause de mon passé… je suis et resterais toujours une Exilée.


Elle soupira. Une Exilée éternelle… voilà ce qu’elle est. Pour tous ses meurtres, Lyria doutait de pouvoir s’établir quelque part, et d’y rester. C’est impossible. Pourtant, ça ne la rendait ni triste ni malheureuse. D’un autre côté, Lyria n’avait pas envie d’y renoncer. Cette vie ne lui déplaisait pas, au contraire. Elle pouvait voyager librement aux quatre coins du monde, voir de nouvelles choses… du moment qu’elle évite certains endroits. Bah, peu importe. Les filles, la vie au château… tout ça lui suffisait. Quant à la patte de Viel, encore heureux que ce dernier ait fini par céder. La dragonne noire n’était guère enthousiaste à l’idée de… elle ne savait pas trop, en vrai. Rien qui aurait été très plaisant pour eux deux, en tout cas. Lyria fixait la patte brillante, sans y croire. Comment a-t-il fait ça ? On dirait que c’est la patte entière qui a aspiré la magie, pour la garder et la contenir en elle… Lyria la tourna légèrement. On croirait qu’il n’y a pas de dégâts, que ce n’est pas si grave, mais… les apparences peuvent être trompeuses. Elle grimaça.


- Je vois ça. Encore heureux que ta « petite adaptation » ne t’ait pas fait perdre l’usage de ta patte. J’ai l’impression que la magie s’est incrustée partout. Les muscles, les os, la peau, les écailles… même les veines et les nerfs semblent touchés. Je ne serais guère étonnée que la magie se soit déjà répandue ailleurs. Si elle a touché tes veines, il n’est pas impossible qu’elle circule déjà dans ton sang. C’est à voir, mais j’espère me tromper…


Ce qui se passerait si Viel devenait entièrement bleuté ? Difficile à dire sans études approfondies. Rien de bon, en tout cas. Entre les changements sur son organisme, la réaction magique entre celle-ci et la sienne, les effets secondaires que tout ceci pourrait provoquer… c’est complexe et épineux à la fois. Lyria gronda à voix basse. Si sa magie devient encore plus instable que maintenant, il aura du mal à la contrôler. Et la remettre à un juste équilibre sera difficile. La dragonne noire le fixa à nouveau suite à sa grimace. Aïe aïe aïe… traduction : encore des mauvaises nouvelles. Si Lyria fit à son tour la grimace à cause du rituel magique, elle n’avait pas l’air ravie d’apprendre que les Résistants disposaient de ces portails. Elle qui pensait que Viel n’irait pas divulguer à n’importe qui qu’il créait de tels portails, qu’elle pouvait compter sur lui et sa discrétion… eh bien, il faut croire que c’est raté. Pourtant, il sait bien quelle importance ces portails peuvent prendre, aux yeux des gens… Lyria se détourna en partie, l’air indécise, mais non sans une colère perceptible.


- Je vois. Tu voulais négocier ta liberté, en bref. Je suis étonnée qu’ils aient accepté. Je n’ai jamais vu des prisonniers de guerre être relâchés comme ça. Enfin, je suppose qu’ils fonctionnent à leur façon. Quant à fuir le château… entre nous, ils n’ont pas grand-chose à craindre, en ce moment. Il ne reste que Malefor, et encore… il ne fait jamais rien. Il passe toutes ses journées dans son Temple. La Horde, de mémoire, passe le temps comme bon leur semble… ils sont peut-être forts, mais ils ne représentent pas une menace bien grande. J’ignore ce qu’attend Malefor, mais il ne semble pas décidé à lancer la moindre offensive. Pour le reste… eh bien, je pensais en premier lieu à nous. Que les portails seraient exclusifs aux Exilés. Nous avons beaucoup d’ennemis… ces portails nous seraient utiles, en cas d’attaques. Et toi, tu en parles à nos ennemis… je ne sais pas, Viel. Tes suppositions n’affirment en rien qu’ils ne veulent pas nous faire du mal. Qu’ils ne se serviront pas des portails contre nous. Leurs terres, comme tu dis, ce sont les anciennes terres de Cynder. Soit le Freezer de Dante, la Grande Plaine, Boyzibig, les Cieux Concordants, et les huit îles qui entourent le Continent Déchiré… ce qui leur offre un vaste territoire, et plus encore, maintenant qu’ils ont tes portails en leur possession. J’espère simplement que tu ne leur as pas tendu la faux qui fera tomber nos têtes…

Ah oui, c’est vrai, le tableau. Tant mieux, j’imagine… garde-le, si tu y tiens. Moi, il me rappelle de mauvais souvenirs de l’Empire, et je n’ai pas envie d’y penser. En ce qui te concerne… tu as toujours été loyal. D’une loyauté sans faille. Je ne peux pas te le reprocher. En revanche, bien que je ne doute pas de tes bonnes intentions… ah, excuse-moi. C’est juste que je ne sais pas encore – ni comment – je devrais le prendre. Déjà que tu m’annonces que les Résistants ne seraient plus nos ennemis, soi-disant… mais l’inverse, d’un coup… et tout le reste… ça fait beaucoup. Il me faut un peu de temps, j’imagine… enfin. Quant au rituel, oui, j’aimerais savoir. Ça nous permettrait de comprendre ce qui t’es arrivé exactement. J’ignore comment tu t’es procuré tout ce matériel, mais encore heureux que tu aies « réussi ». Enfin, si on peut dire… tout ce que je sais, c’est que trop de magie pure dans le corps, ce n’est pas bon du tout. Il faudrait que je jette un œil à ce sujet. Je ne sais pas ce qui se serait passé si la magie pure n’aurait pas produit l’effet escompté sur toi, pour être franche. Elle est… spéciale. Et pas trouvable n’importe où. Bon, j’ignore si tu faisais allusion à CETTE magie-là, mais je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre. Tu sais, celle qui est présente dans l’air, mais qui n’a aucun lien particulier avec le reste… les éléments, les magies noires et blanches… c’est une magie plus… neutre, je dirais.


Le genre de magie qui n’existe pas au Freezer de Dante, comme elle est globalement imprégnée d’Eau et de Glace. La dragonne noire l’écouta avec attention quand il donna plus de détails sur le rituel, malgré son air réprobateur. Une lueur d’intérêt s’alluma dans ses yeux quand Viel parla de ses pouvoirs. En fait, Lyria aurait juré avoir senti quelque chose, au niveau de sa patte… la présence magique des pouvoirs qu’elle connaissait de Viel, la magie pure, et… autre chose ? Un mélange des deux ? C’est difficile à décrire, mais Lyria jurerait que quelque chose se développe… ce serait ça ? Ce pouvoir de téléportation ? Il semblerait que la magie pure ait donné à Viel d’autres capacités... intéressant…


- Complètement absorbé, et encore… enfin. Au moins, tu auras eu le bon sens de ne pas l’avoir fait se dérouler trop rapidement. En effet, il n’est pas toujours aisé d’interrompre un rituel en cours. Et plus encore si tu en perds le contrôle. En tout cas, j’espère que tu as bien pris conscience des conséquences, cette fois… je dis ça pour toi, Viel. Parce que je m’inquiète, et que je ne veux pas que tu blesses. Pour ta patte, bien que je comprenne son utilité, tu as pris d’énormes risques pour acquérir cette magie. Risques que tu as bien voulu prendre… en plus, l’auteur du sort n’était « pas très net d’esprit » ? Ça veut dire quoi, ça ? Que c’était une personne dérangée ? Et tu l’as fait quand même, en sachant ça ?! Tu te moques de moi, là ?! … Et si tu t’étais raté ? Ou que l’auteur aurait menti sur son usage… et qu’il tuait avec cette magie, au lieu de faire ça ? Qu’est-ce que tu aurais fait ? … Les personnes dérangées ne sont pas toutes honnêtes, Viel… une chance que ce type ne racontait pas des salades… pfff. La téléportation ? Oui, c’est possible. Comme elle fonctionne avec tes portails, elle devrait fonctionner sur toi, avec un peu de pratique. Toutefois, j’ai l’impression… que ce pouvoir ne tient pas uniquement de la magie pure. A moins que je me trompe, j’aurais juré avoir senti une trace de magie élémentaire… c’est à creuser, mais il n’est pas impossible que tu puisses débloquer d’autres capacités à l’avenir… du moment que tu ne perds pas une patte en chemin.

Je ne l’ai jamais vue, mais ce que tu décris ressemble à une puissante Furie. Les émotions, ça ne paie pas de mine, dit comme ça… mais elles peuvent être puissantes. Ça, ça ne dépend que de la personne. Et, non, son fonctionnement a l’air complexe, en effet. Les peines, les souffrances et la rage que tu éprouves proviennent de ton vécu. Ton histoire personnelle. Comme tout le reste. Une autre source que la magie, et pourtant, elles sont liées… d’où ce vide soudain, comme une Furie consomme beaucoup d’énergie. Bien sûr que tant d’émotions est difficile à gérer. Hum… est-ce que tu as l’impression de complètement perdre la tête quand toutes ces émotions arrivent ? Elles te submergent, ou tu arrives à garder le contrôle ? Sinon, tu pourrais t’exercer avec ta Furie au dojo, de temps en temps.

Ça ne changera pas ses effets, mais mentalement, tu seras plus « paré », comme tu sauras à quoi t’attendre. Tu auras déjà la tête un peu plus « froide » si tu déclenchais ta Furie. Et il peut y avoir quelqu’un près de toi, pour vérifier que tout se passe bien, si ça peut te rassurer. Et même en dehors du dojo, tu peux t’exercer à t’autogérer… comme tu le fais avec tes orbes, au final. Mais personnellement, j’ai quand même des doutes sur le fait que tu puisses devenir fou. Tu fais toujours de ton mieux pour rester calme, et garder ton sang-froid. C’est une bonne chose, comme tu céderas moins facilement à la panique que d’autre. Pour le reste… je pense que tu as plus de chance de devenir fou en restant tout seul… qu’en étant entouré par des personnes qui t’apprécient. Regarde-moi… quand j’étais « folle », je ne m’en rendais pas compte. Je ne pouvais même pas me guérir moi-même. Et pourtant, je n’étais pas seule… au final, ce sont les autres qui m’ont aidé à ne plus être folle. Penses-y…


Bon, Lyria n’est pas la plus douée pour rassurer… elle faisait de son mieux. Au fond, elle ne voulait pas l’effrayer davantage. Pour avoir été complètement timbrée pendant un temps… la dragonne noire ne comprenait que trop bien qu’il ait peur de devenir fou. Alors qu’elle en finissait avec son écaille, Lyria releva un peu la tête, sentant que Viel l’observait. Elle esquissa un bref sourire. Ah, curiosité, quand on te tient… bien qu’elle baissa à nouveau les yeux sur l’écaille, elle avait bien remarqué les sautes d’humeur de Viel. Ah, ça… peut-être que Lyria l’a déconcentré sans le vouloir. Enfin, là, ça va encore. Il s’est vite repris, et, la perte de contrôle était à peine perceptible. Rien de grave. Quant au débat sur l’Art, Lyria tenta de comprendre, mais elle semblait sceptique.


- Hum… le talent seul justifie les actions ? Ou tu voulais dire autre chose ? Parce que je pourrais n’avoir aucun talent dans l’Art, mais justifier tout de même mes actions avec un argumentaire solide. Oui, tu as les moyens pour réussir. Et si tu ne les avais pas, je ne doute pas que tu te les donnerais. Le problème, c’est que tu… tu te surestimes. Je te l’ai déjà dit… à avoir trop confiance en toi, ça finira par se retourner contre toi. Tu t’es attaqué à un rituel de haut niveau. Ce n’était pas un peu tôt ? Bien que tu sembles avoir étudié la question, je m’interroge... tu ne sais pas ce qui est arrivé à ta patte ? Les effets d’un rituel sont toujours détaillés, au même titre que les étapes à suivre, et ce dont tu as besoin. Si ce rituel était difficile ou dangereux, ça a dû être précisé quelque part également. On ne publie pas un ouvrage n’importe comment, que je sache. Tu n’avais pas l’air certain non plus de comment tu aurais pu l’interrompre en cas de problèmes… tu n’étais peut-être pas prêt, Viel. Pour ma part, j’ignore ce qui t’es arrivé… parce qu’il ne s’agit pas d’une branche de la magie commune. La mutation magique, ce n’est pas un sujet qu’on aborde au coin de la rue, disons. Oui, tu as réussi quand même… à tes risques et périls. Est-ce que c’était vraiment nécessaire de te charcuter pour ça ? Je sais bien que chaque artiste suit sa propre voie, mais quand même… il y a d’autres façons de faire, sans être obligé de… faire CA. Tu ne t’arraches pas une écaille à chaque fois que tu lances un sort… enfin.

Hum, et quand est-il de cette direction artistique, justement ? A part pour sauver des vies… pour quelle raison un dragon aurait envie de passer à travers un tableau ? Pour voyager… ? Peut-être qu’il aura juste envie d’admirer ta peinture… tu ne sais pas. D’ailleurs, si j’étais une dragonne lambda, et qu’on me disait que ce tableau peut téléporter… je ne serais pas très confiante, aha. Je comprends ce « désir de perfection ». Aller toujours plus loin, pour s’améliorer toujours plus… mais je n’oublie pas non plus qu’à voler trop haut, on risque de s’y brûler les ailes. Ce n’est juste pas possible, pour moi. Rien n’est « parfait », en soi. Il y aura toujours un défaut quelque part. Quant à être parfait soi-même… excuse-moi, mais je déteste les personnes qui prétendent l’être. Souvent, elles ont le sentiment d’être « supérieures aux autres », et les méprisent… mais c’est à se demander ce qu’ils valent vraiment, ces « êtres supérieurs » ? Être parfait, c’est qu’on n’aurait plus rien à apprendre, au final. On se fanerait, comme on serait incapable de se renouveler. Et tout ce qu’on ferait serait « déjà vu ». Alors, ce n’est pas plus mal que cette perfection reste inatteignable…

Tu as perdu des amis à cause de ça, tu dis… ah, il me semble qu’on avait parlé de ça, aussi. Je te voyais souvent seul, comme tu aimais la solitude. Est-ce que c’est toujours le cas ? Tu as dit que me revoir était un soulagement pour toi. Ça veut dire que je t’ai manqué, non… ? Est-ce que ce vide ne vient pas justement de ta solitude ? Je peux comprendre que tu n’aimes pas la foule, mais… un contact de temps à autre, ça fait toujours du bien. Il paraît qu’on devient fou, en restant seul trop longtemps. Je ne sais pas si c’est vrai… mais je doute que ce soit très bon pour la santé mentale. Hum… un cœur comblé, moins ouvert à la création ? Une question de point de vue, je suppose. Pour ma part, je me sens comblée avec mes proches, tout ce que je possède… et pourtant, je ne suis pas en manque d’idées. La souffrance est nécessaire… mouais. J’imagine que c’est… une forme d’inspiration. Ça te donne des idées que tu n’aurais pas en temps normal, ou avec un esprit sain. Bien dosé, ça forge le caractère… trop de douleur peut faire perdre la tête. M’enfin, de là à être nécessaire, je ne sais pas… avec son imagination, on peut tout créer. A moins que ce soit pour une question de… réalisme, la souffrance ?

La question n’est pas forcément que j’ai plus souffert que toi. Bien que ça a dû avoir un impact sur moi… et que je ne penserais peut-être pas de la même façon sans… malgré tout, je ne pense pas que ce soit obligatoire. Au final, j’ai appris à penser de la sorte par moi-même. Le plus gros est venu au fur et à mesure… en apprenant. Oui, je ne partage pas cette philosophie. En revanche, je te comprends mieux aujourd’hui avec… qu’hier sans cela. Pour moi, c’est l’essentiel. Comprendre son peuple comme je le fais, toute Reine devrait le faire. Pour ce qui est de tes erreurs… tu en es vraiment sûr ? Des erreurs, tout le monde en fait. Peut-être que tu ne t’en souviens pas, ou que tu n’y as pas fait attention. Sans vouloir te vexer… comme tu as tendance à minimiser les choses et leurs conséquences, euhm… tu vois ce que je veux dire. Quant à ta mutation, ça ne me rassure pas de te savoir comme ça. Je ne veux pas que tu en souffres… pourquoi la garder ? Le temps que tu comprennes ton erreur, encore, je peux comprendre… mais pour toujours ? Une fois que tu as compris, ce n’est plus nécessaire… si ? Je ne voudrais pas que tu… te punisses pour toujours, ou je ne sais quoi…


Enième soupir. La dragonne noire avait presque oublié qu’il pouvait être têtu. Mais Lyria l’est, elle aussi. Si cette histoire ne s’améliore pas, elle risque de s’éterniser… il sera difficile de faire changer Lyria d’avis. Pour le moment, elle ne voit pas pourquoi elle le devrait, comme elle pense bien faire. Tiens, Viel avait envie d’apprendre ce tour également. Aha, il est curieux. C’est une bonne chose. Enfin… s’il ne s’auto-charcute pas, bien sûr. Mais lors de leur dernier entraînement, ça s’était bien passé. Et il ne se blesse pas à chaque fois que Lyria a le dos tourné, non plus… ça devrait aller. Ce n’est pas un sort difficile ou meurtrier, qui plus est. Lyria sourit simplement. Il pourrait peut-être apprendre ça, oui. S’il sait donner forme à sa magie, donner la forme d’un gant à un bandage – ou autre –, il devrait y arriver sans mal. C’est simple à faire avec le Vent, comme l’air est aisément manipulable. Mais comme la matière est plus résistante, par contre… enfin, le bandage est en matière légère. Ça aurait été plus dur avec une matière plus robuste, naturellement. Toutefois… il y a sûrement moyen de faire la même chose avec une autre magie, s’il ne possède pas le Vent. C’est un petit tour, facile et accessible. Oui… il devrait y arriver. Cela dit, Viel semblait préférer l’ingénierie… Lyria roula des yeux. Il a l’air de penser que Lyria fait uniquement de la magie. Pas vraiment. C’est sa spécialité, mais l’alchimie reste un vaste domaine…


- Les deux peuvent être mêlés, tu sais… du moment que tu sais ce que tu fais. Tu ne veux pas qu’on te vole ton gant ? Ma foi, il y a sans doute moyen. Peut-être un système de reconnaissance d’empreintes ? Mécanique, magique… comme tu préfères. Ainsi, tu serais le seul à pouvoir t’en servir. Voire même une petite alarme dedans, qui te préviendrait si un inconnu y touchait. Les possibilités sont nombreuses. Toutefois, comment ferais-tu pour le concevoir ? Pour te procurer le matériel ? … D’ailleurs, je n’ai jamais dit que tu perdrais ton pouvoir. Disons que c’est plus complexe que tu ne le crois… et, non, je ne pense pas que ça représente un danger immédiat, si c’est ça que tu penses. Ta patte ne va pas exploser, ou je ne sais quoi. C’est juste que la magie risque de se répandre, si tu la laisses comme ça. Même si ça prendra un certain temps, ce n’est pas à ignorer. Plus tu attends, plus ce sera pire. Alors j’ai pensé qu’il valait mieux ne pas s’y prendre à la dernière minute, voilà. En tout cas, si tu te changes un jour en ver luisant… tu ne pourras pas dire que tu n’étais pas au courant. Peut-être, je dis bien peut-être… qu’il y a moyen que tu gardes ton pouvoir, mais sans effet dévastateur sur toi. C’est à voir. Quant à la paire de gants, il faudrait que je connaisse tes goûts, ou ce que tu veux toi. Couleurs, motifs, matières… ce n’est pas les possibilités qui manquent.


Bien que la dragonne noire le connaisse en partie… elle devait avouer qu’elle connaissait mal les goûts de Viel. Autant en profiter pour lui demander. C’était la bonne occasion pour ça. Lyria eut un sourire d’excuse. C’est vrai qu’elle s’était « amusée » à lui faire peur à la Forêt de Phobos… un mal nécessaire. Lyria ignorait ce qu’avait Viel, à l’époque. Il fallait s’assurer que ce n’était rien de dangereux. Sans quoi, il aurait sans doute eu des ennuis… et savoir ses parents en prison le tracassait déjà suffisamment. Viel qui n’aurait pas beaucoup évolué depuis la Forêt de Phobos ? Ah… ça promet.


- Réprimer, ce n’est… pas la meilleure option. Plus tu te réprimes, plus ça s’accumule. Ça sera toujours plus difficile à gérer… jusqu’à ce que ça explose. Cette explosion n’est jamais agréable… mais c’est toujours mieux dehors que dedans. Cela dit, je n’ai jamais dit que t’entraîner à la magie allait suffire. Ce n’est pas le cas. Ça aidera, mais pas en tout. Il faudrait que ça vienne de toi également. Pour ce qui est de si tu intériorises trop… ça, tu devrais le savoir. Mieux que quiconque. Moi, je n’en sais rien, je ne suis pas toi. Si tu ne sais pas… eh bien, peut-être que tu devrais chercher en toi. Il n’y a que là où tu trouveras ces réponses. Trouver une parade à la douleur et à la peur, ce n’est pas facile, comme ça varie en fonction de la personne. Mais en te connaissant mieux… ce sera déjà plus simple. Tu auras quelques pistes, une idée d’où commencer à chercher. Quant à tes peurs… la peur est imprévisible. Elle peut ressurgir n’importe quand, n’importe où. T’y confronter, ça t’aidera à les dominer… même si ce sera désagréable, je sais.

Compliquée ? Pas seulement. Mouvementée. Difficile. Pénible. Déprimante. Ca dépendait des moments… mais tu avais raison. Je n’étais pas très heureuse à l’époque. Mais ils croyaient l’inverse. Peut-être bien que je l’ai cru aussi, pendant un temps… enfin. Quoi de plus normal, Viel. Difficile de garder le moral dans une telle bataille… pour ça, il n’y a pas de solution miracle. Pour ma part, j’imagine que je trouverais quelque chose à quoi me raccrocher… pas forcément mes proches, mais peut-être mes propres convictions… ce en quoi je crois. Sans ces convictions, j’aurais sûrement perdu l’espoir d’un futur meilleur depuis longtemps. Et le Royaume Ambulant n’aurait peut-être jamais vu le jour. L’ennui avec la peur et la douleur, c’est qu’elles risquent en effet de te submerger si tu ne parviens pas à les gérer. Au combat, on ne te laissera pas le choix de si tu veux les subir ou non. Elles s’imposeront d’elles-mêmes… à moins que tu ne les contres. La peur, bon, ce n’est pas insurmontable… mais la douleur… ça, c’est une autre histoire. Soit. On verra ça en temps voulu. Ne te tracassa pas avec ça pour l’instant. Les idées noires ne t’aideront pas. Oh, ne me remercie pas. Quand j’aide, ce n’est pas pour demander quelque chose en retour. J’aide parce que je le souhaite. Quand il faut, ou quand je pense qu’il le faut. Rien de plus. Mais, Viel… arrête de dire que tu n’es qu’un simple peintre. Avec un talent comme le tien, tu es plus qu’un « simple peintre ». D’ailleurs, ça m’étonne de toi. Je ne te savais pas modeste ?

Viel… ce n’était pas seulement toi. J’aurais su plus tôt que tu étais quelqu’un de confiance, j’aurais pu te laisser y aller seul. On t’aurait moins remarqué, et ça aurait évité un tel carnage… un carnage, pour pas grand-chose. Mais comme j’étais encore la Grande Faucheuse… malheureusement, je ne me suis jamais posée la question de si je devais tuer ou non. Ça aurait pu être évité. Mais comme je tuais comme je respirais, tant elles m’avaient formaté… ça n’aurait pas été eux, ça aurait été sans doute d’autres personnes… enfin, ça ne règle rien. Tu ne regrettes rien ? Le contraire m’aurait étonnée. Ça ressemble bien au Viel que je connais.


Elle rit, l’air amusée. Prisonnier de guerre ou non, Viel est toujours le même… décidément. Dire qu’elle l’a pris pour un sosie… un sosie ! N’importe quoi. Bon, à distance, il y avait de quoi se méprendre. Mais de près ? Franchement. Ça, l’effet de surprise… Lyria tourna la tête vers Viel quand il s’arrêta, l’air interrogateur. Qu’est-ce qu’il y a ? Elle aurait dit quelque chose de mal… ? Pourtant, ça n’a jamais été dans ses intentions de le blesser, au contraire. Ce qu’elle a dit est un fait… une simple constatation. Pas facile d’être ami avec une Reine. Viel l’a dit lui-même, qu’une telle amitié serait compliqué… donc, bon… elle comprenait. C’est pourquoi elle ne s’est pas attardée longtemps là-dessus. La dragonne noire replia ses ailes dans son dos, comme pour dissimuler son embarras. Elle est habituée à se confier, parler librement, ou encore montrer ses vrais sentiments avec Saphira, Nessie et Mercor… avec les autres Exilés, elle fait plus… Reine ? Quelque chose comme ça. Alors, oui, ça lui fait tout drôle de parler ainsi avec Viel. D’autant plus qu’ils ne sont pas vus depuis longtemps… bref. Elle parut songeuse un instant, puis eut un petit sourire.


- Ah, je dis ça… j’ai été aveuglée par mes propres ténèbres durant des années, alors… enfin, moi au moins, j’en suis sortie. Et, franchement ? Je ne pense pas qu’elles le peuvent. Elles ne connaissent rien à la vraie amitié, et encore moins à l’amour. Et ça ne les intéressent absolument pas… à croire qu’elles y sont insensibles, ou n’y voient aucun intérêt. Enfin bon. Eh bien… oui. J’ai du mal à te voir en autre chose qu’un ami. Oh, je ne t’en veux pas. Même si ça ne devrait pas empêcher, c’est vrai que c’est compliqué. Ça me fait penser que j’avais le même problème avec Mercor, le chef des Atlawas. On avait beau se retrouver en douce en amis, de temps à autre… s’en tenir à une relation diplomatique devant tout le monde, alors qu’on est plus amis entre nous… ce n’était pas facile. Je ne peux pas vraiment te faire de reproches, au final. J’imagine que ça n’aurait pas été bien différent entre toi et moi. Sinon, je ne vois pas ce que tu pourrais être d’autre, si ce n’est un ami. Ou… un bon ami ? Ce n’est pas qu’une simple amitié.

Ah, ça me faire bizarre de dire ça… tu… comment dire… quand tu travaillais pour moi sous l’Empire, eh bien, ça aurait pu s’arrêter là. Tu aurais pu… n’être intéressé que par l’Art que tu adores. Ou encore peindre, en espérant que je te relâche, pour que tu puisses quitter l’Antre de Cynder. Mais… non. J’ai l’impression que me parler ne te dérange pas, malgré mon rang. Et que je pourrais te parler durant des heures, de tout et de rien. Ce qu’on fait depuis le début, au final… comme on a déjà eu l’occasion de passer du temps ensemble… enfin, ce sont mes impressions personnelles. Je ne prétends rien. Mais je dois avouer que ça semble partir plus loin qu’une simple amitié, en effet. C’est… curieux, hihi. Pourtant, ça ne me gêne pas. C’est… peut-être parce que je suis comme ça, au fond. Ça me tue de le dire, mais j’étais comme ça avec Cynder et Malicia, au fond de moi. Je craignais toujours qu’elles se blessent, qu’elles se fassent capturées, qu’il y ait un imprévu, ou… qu’elles ne reviennent pas. Même si ce n’était pas « vraiment » réciproque, comme elles « aimaient » plutôt cette machine de guerre qu’était la Grande Faucheuse. Alors, non, ce n’est pas la première fois que je m’inquiète de la sorte. Même si c’est… surprenant, oui. Je t’avouerais que je n’étais pas rassurée de te savoir là-bas… mais tu vas bien, et j’en suis soulagée. Pour l’Empire, j’y ai cru aussi, pendant un instant. Entre mes sentiments et ces lois… je n’étais pas certaine de la décision à prendre. Mais, finalement, j’ai pu prendre la bonne.


La dragonne noire sourit avec douceur. Ça lui faisait plaisir, cette petite balade avec Viel. Vraiment. Être au plein air, au calme, ça changeait tellement de son train de vie quotidien… elle ne pouvait pas toujours se poser ainsi, ou juste parler de tout et de rien. Bien qu’elle faisait toujours son possible pour passer du temps avec ses proches, contrairement à Cynder. Son embarras avait fini par se dissiper. Viel aussi avait meilleure mine, d’ailleurs. En revanche, Lyria ne savait que penser du regard qu’il lui lançait… qu’est-ce que ça voulait dire ? C’est curieux. Avant, Viel disait que c’était une mauvaise idée. Maintenant, Lyria jurerait qu’il avait envie de se rapprocher… pourquoi ? A cause de ce qu’elle a dit ? Elle n’a fait que répéter ce qu’il a dit lui-même… est-ce qu’il se serait rendu compte de quelque chose ? Quoi qu’il en soit, ça ne lui posait pas problème. Lyria n’affirmerait jamais que ça ne la gêne pas, si ça la gênait en vrai. Pas du tout.

Je sentais une pointe d'ironie de la part de la reine au sujet de ce bandage qui n'attirait pas trop l'attention.

" C'est toujours mieux que d'afficher cette patte au grand jour. Personne ne se doutera de ce qu'il y a derrière ce bandage. Ils penseront que j'ai simplement blessure, certes très étendue à la patte. "

Je n'étais pas certain d'avoir très bien tous saisi. Malicia voulait se faire pardonner? A entendre Lyria, c'était comme si elle était à deux doigts de vouloir rejoindre les exilés. Enfin... visiblement la nécromancienne n'était pas aussi futé que l'on ne pourrait le croire. Même moi qui m'attirer souvent des ennuis pouvait me permettre de penser cela. J'imaginais que c'était sa folie qui était la cause de son manque de discernement. Bien sur que Lyria n'allait pas lui pardonné, encore heureux. Ceci dit, la reine me disait que la fin de la guerre n'allait rien changer pour elle. Je craignais même qu'elle ne tente rien de spécial pour l'arrêter. Je n'étais certain de rien, mais vu les propos que m'avait tenu Ember, je me disais que c'était peut-être pas tant perdu que ça. Bon, pour le bannissement d'Avalar rien ne pourrait surement être fait et la vie en société serait difficile, seulement la fait d'être toujours traquer pas forcement.

" Comme je vous est dis. Ember m'a affirmé qu'elle n'a aucune raison de vous en vouloir. Je sais que c'est difficile à croire, mais elle m'a clairement dit ça. Vous n'avez pas à craindre de traque de sa part. Je suis certain que sans pour autant obtenir le pardon des résistants vous pourriez au moins obtenir une sorte de paix avec eux si vous les aidés à arrêter cette guerre. On a beau les critiques, on attendant on a quoi d'autre qui pourrait régné sur ce monde? Malefor, on voit bien ce que ça donne, et on voit bien ce que donne Katryn dans le monde des dragons... Et bon, Katryn en plus d'être folle, c'est une forceuse insupportable, prête à tous pour obtenir ce qu'elle veut . Avant on avait bien vous mais à la tête de l'empire des ténèbres et avec Cynder dans les pattes. Ce n'était visiblement pas la solution non plus. Le fait est que même si on arrivait à stopper cette guerre, il faudra un dirigeant. Peut-être que passer sur un système plus démocratique permettra d'évité d'avoir des tyrans au pouvoir j'imagine..."

Je réfléchissais un bref instant et je grimmaçais en me rendant compte que j'avais parler de Katryn. Lyria pourrait potentiellement comprendre que j'ai déjà rencontré la scientifique à ma manière de parler. Vu mes difficultés à mentir à Lyria, je m'étais peut-être mis en difficulté. Je ressentais un stresse remontait jusqu'à moi, mais comme j'étais beaucoup stressé en cette période, j'imaginais que la reine ne se douterait pas de l'origine de mon stresse.

Quoi qu'il en soit, Lyria avait examiné ma patte. Je me contentais la laisser parler, mais quand celle-ci qu'il n'était pas impossible que ma magie circule dans mon sang et qu'elle espérait se tromper, je ne pu m'empêcher de lâcher.

" Si ça veut dire que vous ne pouvez pas me défaire de cette magie alors j'imagine que j'espère que vous avez raison. "

Je prenais probablement le risque de me faire gronder, bien que j'avais l'impression que Lyria était bien trop inquiète pour être réellement en colère. Je m'imaginais surtout l'avoir déçue, elle devait pensé que j'allais être plus sage et plus prudent avec la magie, mais au contraire, j'ai eu comme un excès de confiance qui m'a permit de prendre certain risque.

Ceci dit je ressentais que j'avais énervé quand j'avais parlé de ma petite négociation avec ma résistance. Le pire c'était qu'elle pensait que j'avais négocié pour ma liberté alors que Ember m'avait autorisé à partir. J'avais négocié pour récupérer le tableau de Lyria et au final elle ne le voulait même plus car ça lui rappeler de trop mauvais souvenir. Bon, bien sûr le change n'était peut-être pas très intéressant, mais au moins je n'avais plus aucune dette envers qui que ce soit. Je grimaçais de gêne et avec la franchisse que j'avais avec la reine je répondis.

" Et bien... Ce n'était pas vraiiiiimmment pour ma liberté que je négociais. En vérité ils ne m'ont pas emprisonné et on m'avait autorisé à partir. Je ne crains rien de la part des résistants contre nous sauf si nous les attaquons en premier. Je connais aussi les emplacements des portails , du coup si jamais vous comptez déplacer le château... vous pourrez me prévenir et m'annoncer où et je vous direz si c'est proche d'un portail résistant ou non. Je sais que ce n'est peut-être pas pratique, mais bon... Non je sais, je vous donnerez les emplacements de  chacun des portails, enfin de leurs destinations puisque les portails en eux même sont au château. Pour ce qui est du tableau... si vous n'en voulez plus alors j'imagine que ça n'a plus vraiment d'importance... Au sujet des résistants, je pense que le mieux serait que vous y réfléchissiez , et peut-être si vous pensez que c'est possible de contacter Ember et éventuellement négocier pour une paix blanche entre vous et établir un pacte de non agression. Enfin là c'est à vous d'y réfléchir."

Au fond cela me frustrer un peu d'avoir négocier avec Ember pour au final me rendre compte que Lyria n'était plus intéressé par ce tableau. J'aurais peut-être du lui demander, mais au final, j'ai pu apprendre à créer des portails. Mon temps n'avait au final pas été perdue et je n'avais pas eu vraiment à sacrifier quoi que ce soit. J'avais certes été contraint de céder mes autres oeuvres à la princesse Ember, mais cela ne faisait pas partie du marcher convenu. Je n'avais en vérité pas eu le choix, je devais payé pour la vie du garde que j'avais enlevé malgré le fait que c'était lui qui voulait me tué à l'origine et pas l'inverse. Ceci dit malgré le fait d'avoir été contraint de céder presque toutes mes toiles à la résistances, j’estimai que stopper le conflit entre résistant et exilé était une bonne chose.

Ceci dit la résistance n'était pas vraiment notre préoccupation principale pour l'instant. Lyria cherchait à comprendre comment je m'étais débrouillé pour transformé ma patte à l'origine complètement couverte d'écailles noires en néon bleuté et charger de magie. J'étais partager entre le fait de lui en dire le moins possible pour ne pas lui facilité la tâche quand elle essayera de me soigner, ce qui certes ne serait pas très respectueux et coopérer simplement. J'aurais préféré avoir comme option de pouvoir me pavaner fièrement d'avoir réussi en quelques mois une telle prouesse qui était de pouvoir se téléporter grâce à un portail, mais visiblement la reine ne partagerait cette joie avec moi.

J'avais fais l'erreur de mentionner que j'avais des doutes sur la santé mental de l'auteur ayant inventé cette méthode de téléportation. Toutes les questions Lyria finissait par légèrement m’agacer, mon ton et la manière de formuler mes phrases trahissaient légèrement cette agacement. Je comprenais qu'elle voulait m'aider et s'inquiéter, mais elle avait tendance à me prendre pour un imprudent. J'ai peut-être mérité cela, mais ce n'était pas une raison de me laisser faire et d'acquiescer comme un simplet.

" Allons... On ne va pas faire comme si les génies étaient saint d'esprit par défaut. Quand on est capable de passer des années à travailler de manière obsessive sur un seul et unique projet avec le minimum d'interaction social , parce que ça "c'est de la distraction et de la perte de temps", on est en droit de se demander si le gars en question n'était pas du genre à se parler à lui-même constamment afin de se donner l'impression de ne plus être seul. Je me suis renseigner sur le passé de cette personne avant de lui faire confiance. Je donne peut-être l'impression d'agir sans réfléchir, mais ça va contrairement à mes beaucoup de collègues artistes, je n'utilise pas de drogue quand je suis en pane d'inspiration, mais je me fis à mes émotions, ma passion et mon instinct, donc je ne me détruit pas le cerveau comme eux se le détruisent. Ce qui veut dire je sais réfléchir, contrairement à ce que vous pensez et je ne suis peut-être pas un érudit comme vous, ou pas autant,  mais je sais comment rechercher des informations dont j'ai besoin et là je remercie l'éducation que l'on m'a offerte. Si j'ai pensé que l'auteur disait vrai c'est pour la simple et bonne raison qu'il a eu l’occasion de publié ses recherches, ce qui veut dire qu'il a survécu après avoir tester cette méthode. Bien sûr d'autres personnes se sont pencher sur ces recherches afin de savoir si cet auteur a bien existé. Il est en réalité décédé et on a pu constater qu'il ne mentait pas. Enfin, après ce n'est pas moi qui est été vérifié tout ça, mais c'était écrit dans le livre en tous cas. Je n'ai pas la version original de ce livre et je préfère, car au moins ça veut dire que quelqu'un a vérifié le contenu. Maintenant, je ne vous en veux pas de douter de moi et de mes capacités mentales car je n'ai pas encore réussi à prouver que je n'aurais pas de problème sur le long terme, mais là seul le temps me dira si je suis un idiot ou non."

Je restais légèrement amère, d'un autre coté entrer en conflit avec Lyria serait mal venue. Je respectais bien trop le fait qu'elle souhaitait m'aider et qu'elle s'inquiétait pour moi pour pouvoir clairement la critiquer. De plus j'étais trop inquiet pour d'autres choses pour réellement supporté une tension entre la reine et moi.

" Concernant ma furie. Les émotions me submergent, ceci dit je dois admettre que j'arrive à diriger mes mouvements et mes attaques comme je l'entends. C'est plus mon esprit qui s'embrouille et mes capacités à réfléchir ou à faire prendre de discernement, je crois que je pourrais très bien blessé des personnes sans le vouloir avec cette furie , voir pire. C'est comme si j'étais sous l'effet de l’adrénaline, et l'adrénaline n'a jamais été très bon pour le contrôle de mes pouvoirs, mais ceci dit ça à tendance à rendre l'effet de mes sorts plus impactant, mais je ne vois pas comment je peux contrôler ça et m'exercer à utiliser cette furie n'est pas vraiment quelque chose d'agréable vu le stresse que ça m'apporte, mais j'imagine qu'il serait mieux que j'essaie. Je m'imagine bien que l'on ne peut pas se soigner de la folie soit même, et j'ai tendance à être souvent seul, les gens n'aiment pas trop mes manières même si avec le temps elles se sont estompés, il reste mon coté un peu trop fière et sur de moi qui dérange. Les gens n'ont pas tous autant confiance en eux que je peux l'avoir pour en ma propre personne, et même si il m'arrive parfois de douté de moi-même, certains envieux restent jaloux que je puisse avoir conscience de mon talent, mais si ils se donnaient comme objectif de toujours offrir sa meilleur performance dans les tâches qu'ils entreprennent alors ils auraient bien plus de réussite et de confiance en eux. "

Lyria semblait avoir des difficultés à me comprendre. Je ne pouvais pas lui en vouloir et j'étais certain qu'elle ne me comprendrait jamais complètement.

" Je dirais que ça dépend de si la personne est réellement talentueuses ou non. Un débutant aura besoin d'expliquer d'avantage son travail en argumentant alors qu'une personne expérimenté on lui fait d'office confiance. C'est une conséquence à la réputation à vrai dire. Mais oui c'est bien ça, j'ai fais tous ceci car je savais que je pouvais réussir. Tout comme j'ai accepté de faire un tableau de vous car je savais que je pourrais vous satisfaire, et même si vous vous en désintéressé , c'est lié à des conséquences indépendante de ma volonté. Pour ce qui était du rituel, les risques étaient plutôt prévisible... Une mauvaise exécution du rituel aurait pu rendre ma magie hors de contrôle, j'aurais pu devenir complètement bleu clair et mourir potentiellement, perdre mes autres pouvoirs ou ne devenir que de la magie. Seulement, je n'ai limité le procédé qu'à une seule patte, ce qui fait que le pire qui aurait pu m'arriver aurait été l’amputation, hors cette magie n'ampute pas, le seul moyen qu'elle aurait eu de pouvoir faire ça aurait été en surchargeant la patte de magie au point de le faire exploser. J'aurais eu le temps de le voir venir, ou de le sentir... Pour interrompre ce rituel , couper le flux de magie du rituel est la meilleur solution. Que je me face bien comprendre. "

Je soupirais légèrement. Visiblement il fallait mieux que j'explique le rituel en entier à Lyria.

" Bon soit, je vais tous vous expliquer de A à Z, vu que vous doutez de moi. Je vais déjà établirla base sur l'origine de cette magie. La magie que j'ai absorbé a été invoqué via un portail. Il a fallu un réceptacle pour maintenir ce portail... J'ai utilisé un miroir à l'origine simple, j'ai du l’imprégner de magie provenant de cristaux contenant un peu de magie pur. Pur au point que l'on ne peut pas tenir cette objet à main nue sans que celle-ci soit absorber. J'ai du faire en sorte d'accrocher les cristaux au miroir et m'assurer que la magie des cristaux se diffuse dans le miroir lentement. J'ai donc du trouver un moyen de diffuser pour cela il y a beaucoup de possibilité, tant que ça permet aux cristaux de libéré doucement leur magie alors la méthode est bonne. J'ai utilisé une version un peu détourné d'une rune magique qui permet de volé de la magie à un détail prêt qu'au lieu de la volé elle se contente de laisser la magie se libérer. Comme j'ai appris que la magie pur a rarement tendance à rester dans l'air sans raison, elle cherchera à s'attacher à ce qu'elle trouve, donc le miroir. Une fois quelques jours passé. J'ai du suivre les consignes donner dans le livre pour ouvrir ce portail afin que absorber la magie qui en sort. J'ai du mal à savoir d'où venait réellement cette magie, l'auteur lui-même ne semblait pas réellement savoir. Je veux dire, on ne sait pas quelle provenance... "

Après ces explications, je devais aussi répondre aux autres interrogations de Lyria, elle se demandait quel direction artistique pour bénéficier de l'utilisation de portail. Elle s'interrogeait aussi sur ma solitude et d'autres choses.

" Il y a beaucoup de possibilité, je pourrais peut-être me lancer dans le spectacle, comme du théâtre, ou un opéra , le tourisme serait aussi facilité grâce à ça en temps de paix... Ou peut-être pour rester dans mon domaine, une galerie d'art. Il y a un nombre de possibilité non négligeable et je trouverais bien un moyen et quand je le trouverais, je ferais en sorte que tous soit parfait. Sachez que même si la perfection est inatteignable, la perfection ne meurt jamais. Bien sûr, personne n'est parfait, aucun mortel comme nous l'est, mais disons que certain sont plus proche de la perfection que d'autre. Certains au lieu d'être à dix années lumières en sont qu'à huit ou sept, par exemple. C'est souvent quand je commence à expliquer que tous le monde n'est pas égaux en compétence et valeur, ça commence souvent à vexer certain et souvent les plus incompétents en premier. Il y a bien sur une différence entre ça et se vanter en permanence ou rabaisser les autres. Moi j'arrive à ne pas être jaloux et à reconnaître quand quelqu'un est meilleur que moi dans un domaine, certain n'ont pas cette capacité à rester humble tout en gardant cette fierté d'être ce que l'on est. Je ne trouve rare de juste milieu chez les gens. Et pour le fait que j'aime toujours la solitude. Je ne sais pas trop à l'heure actuel, j'imagine que j'ai fini par me lacer, ce n'est pas pour autant que je cherche à avoir des amis, disons pas que je cherche pas à avoir n'importe qui en ami. Sinon, je pense que je cherche autre chose que de "simple ami". Je cherche plus un confident et qui sait peut-être que je me chercherais une compagne quand j'en aurais la possibilité. Pour l'instant j'ai... comme vous pouvez constater quelques problèmes à régler. "

Lyria ne semblait pas comprendre pour quel raison je souhaitais garder patte tel qu'elle.

" Je ne souhaite pas me punir. Je souhaite simplement que le temps investi ne soit pas réduit à néant et puis... ce n'est pas si moche ainsi, c'est juste beaucoup trop étrange pour que je m'affiche ainsi en public ainsi. Je pense surtout que encore une fois , vous paniquez beaucoup trop et cette effet visuel n'aide clairement pas. Je ne me sens pas en danger ni même que cette chose soit entrain de me nuire d'une quelconque manière, mais bref... passons. "

Je n'espérais pas faire changer d'avis Lyria à se sujet. Elle était plus borner que moi quand elle le voulait. Le mieux pour moi était de coopérer avec la reine et sa proposition de gant pour ma patte avait un intérêt.

" Je n'ai aucune idée de comment faire pour mon gant, je n'ai pas les connaissances nécessaire et j'aurais du faire appel à un spécialiste et surement payé ça très cher avec de l'argent que je n'ai plus. J'imagine que votre proposition de m'aider est une aubaine pour moi. J'imagine que un système de reconnaissance par empreinte sera le mieux. Pour ce qui est mécanique ou magie, j'ignore ce qui est le mieux. J'imagine qu'il y aura forcement un peu de magie quoi qu'il arrive. Je dois savoir les pour et les contres , j'imagine que pour les détails techniques vous saurez ce qui est le mieux pour moi. Pour ce qui est esthétique, du métal doré ou argenté collerait mieux avec mes écailles noires, à moins que je face en sorte ce gant reprenne la continué de ma patte dans la couleur et la forme. Cela rendra le gant plus sobre et plus discret surtout. Pour l'instant j'hésite encore beaucoup. Je ferais surement des croquis , mais pour les schémas plus techniques et utiles à la conception il faudra que l'on voit ça ensemble je pense. "

On arriverait à s'entendre Lyria sur ce point et j'étais plutôt ravis. La reine aurait pu tout simplement m'interdire d'utiliser ce pouvoir que j'ai appris en prétextant que c'était trop dangereux, mais elle préférait m'aider à trouver une solution plus rassurante et plus sécurisé.

J'écoutais ce que la dragonne me disait au sujet des sentiments que je tentais de réprimais. Sans grande surprise elle me faisait comprendre que ce n'était pas une bonne idée.

" Je ne sais pas réellement quoi faire ni comment. Laisser exploser n'est pas bon, réprimer non plus. Tout ceci est difficile et accumuler tant de stresse ne m'aide pas à garder mon sang froid. J'ignore ce qui ne va pas et pourquoi c'est aussi compliquer avec moi. Ceci dit, pour le fait que j'ai ressenti que vous n'étiez pas heureux. Une personne heureuse n'aurait pas victimiser Luirio de la sorte même si il le méritait, au pire il aurait resté en cellule, mais là c'était plus fort, vous aviez quelque chose de personnel contre lui. Le fait que ça soit un résistant ayant trahi j'imagine. Enfin ça ne me regarde pas et c'est du passé. Au fond de moi j'aurais probablement voulu vous empêchez de lui faire du mal sans raison, mais je n'aurais jamais eu le courage de m'y opposer ni même de vous en parler pour tout vous dire.

Pour ce qui est du fait d'être un simple peintre... bon, d'accord je ne pourrais pas vous berner sur ce fait que je sois plus que ça. Mais je préfère que les gens me voient ainsi. Ou alors que l'on me voit comme le peintre le plus talentueux de cette époque ça me flatterait surement beaucoup haha , mais jamais je n'affirmerais, c'est trop prétentieux , et bien qu'il y est peu de peintre connu , mais il y en a très talentueux qui mériteraient de l'être. En tous cas il y en a certains que je connais qui sont impressionnant aussi , mais bref. J'imagine que je devrais arrêté de dire que je ne suis qu'un "simple peintre" et qu'être humble ne me va pas ou ça donne l'impression que quand je le suis, vu que ce n'est pas dans ma nature ça donne l'impression que je n'ai pas confiance en moi.

Pour ce qui était de la confiance, si vous avez estimé que je ne devais pas y aller seule alors vous aviez une raison. Je ne m'étais peut-être pas montrer digne, j'aurais pu très bien profité de cette opportunité pour disparaître, même si bon... je n'aurais jamais fait ça vu que vous m'aviez bien traité. Je n'aurais cependant pas hésiter un seul en cas de mauvais traitement. Je ne suis loyal et honnête que envers les personnes qui le méritent. Vous n'étiez pas en position de me faire pleinement confiance à cette époque, c'était sûr. "

J'écoutais Lyria qui me parlerait de Malicia et Cynder, ainsi le fait que Lyria avait du mal à me voir autrement qu'un ami.

" Et bien... soyons ami dans ce cas. J'imagine que l'on ne peut pas être autre chose après tout ceci. Qui sait, si vous m'étiez pas avec Nessie j'aurais plus espérer plus qui sait? heuumm... "

Je fis un bref sourire presque amuser, presque comme si j'avais envie de rire.

" Heum, oui si je disais maintenant que je plaisante je ne serais pas pris au sérieux... Peut-être parce que c'est vrai, même si j'imagine que vous ressentez une gêne à cette confession. Ceci dit, comme vous êtes avez Nessie et que vous n'êtes pas intéressé par les mâles alors, une amitié ça sera parfait. Vous avez fait plus que le nécessaire pour avoir mérité cela, même si j'imagine que pour vous, il y a pas de mérite ou quoi que ce soit. Mais quand on personne prends soit de moi autant que si elle faisait partie de ma proche famille, qu'elle s'inquiète pour autant et qu'elle est prête à m'aider bien plus que n'importe quel ami serait prêt à le faire alors forcement elle mérite bien plus que mon amitié. "

Je me sentais un peu plus détendu après avoir avouer ça à Lyria. J'en est peut-être plus dit que nécessaire, mais je ne me sentais pas capable de nouer une véritable amitié avant d'avouer ça.

Quoi qu'il en soit, la grande faucheuse n'était plus. C'était une dragonne différente que l'on avait et ce n'était pas plus mal. Je ne commentais pas vraiment sur ce point là.
Je marchais au coté de la reine sans vraiment savoir ce que je pouvais faire ou rajouter. On avait mine de rien une très longue conversation en court.